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133 H E N RI DE G AN D E l M ATH IEU D’ A Ç 'JA 'P A K T A . Dans ce premier texte Guibert soutient donc que sans l’influen ce de la lumière incréée l’intellect humain ne peut connaître la véri té. Cela se prouve d’abord par la nature de l’intellect. Etant par na ture une image de Dieu, il lui convient de connaître la vérité par une aide extérieure, comme l’oeil peut connaître, non par sa lumiè re propre, mais par celle du soleil. La connaissance actuelle relève de la grâce. Cette doctrine est confirmée par les textes d’Isaac de l’Etôile et Alcher de Clairvaux, que Guibert tient pour textes de saint Augustin. Cela se trouve aussi par le médium de la connaissance, qui doit être vrai, certain et droit. Or, il n’y a rien de tel dans les cho ses extérieures et dans l’esprit humain. Il faut donc connaître la vérité comme elle est dans la vérité divine et dans l’image de cette vérité imprimée dans l’âme. Cela est prouvé enfin par la nature de l’intelligible. Dieu est l’in telligible premier, lequel se diffuse par participation dans la créa tion et dont ¡’action parvient au plus intime de l’esprit qu’il illumine, là même ou aucune autre substance ne peut pénétrer1. Après ces trois chapitres qui ont toute l’allure d’un réquisitoire contre les prétentions des philosophes à parvenir à la sagesse par les forces naturelles, Guibert reprend l’exposé interrompu des fins que l’on peut se proposer dans la recherche de la science. La der nière partie de ce traité II,section E, fait une excellente transition de style déjà tout bonaventurien au traité III, qui montre que par la sa gesse on trouve Dieu dans la création. Ce traité III comprend trois chapitres: I - La fin de la science humaine est de trouver Dieu dans la création; Il - Dieu est le premier objet remarqué par l’intelligence dans une chose créée et le reste est connu en lui; III - La lumière dans laquelle on voit les autres choses est vue d’abord, tandis que la lumière (naturelle) qui est un pur moyen de connaître n’est pas vue; IV - La fin ultime de la science, c’est la vie éternelle. Arrêtons-nous aux chapitres II et III qui traitent du mode de no tre connaissance sapientielle des choses créées de façon à y décou vrir Dieu. Le chapitre II n’est en fait qu’une sorte d’introduction au chapitre III qui présente le mode de connaissanse de Dieu sousfor- 14. G u ib e r tu s T o r n a c e n s is , Rudimentuvi doctrinae, Pars I, Tract. II, Sect. II; Cap. II: “Quod sine influentia lucis increatae non potest in- tellectus veritatem intelligere” .
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