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1 7 2 HENRI DE GAND ET MATHIEU D’ AQUASPARTAS. cipe de la connaissance de ce qui est connu par la suite. Ce prin cipe, c'est le premier connaissable. De cette façonon peut dire que, même si le premier connu est l’être créé, il ne sera pas pour au tant le principe de la connaissance. Il faut donc distinguer entre le premier connu et le premier connaissable. L’être premier: primum ens, est le premier connaissable, par soi, antérieurement à tout au tre et principalement, mais il n’est pas connu à cause du défaut de l’intelligence. Ce n’est donc pas l’être créé, mais l’être incréé qui est principe de la connaissance de tout ce qui est saisi et connu 1U. Cette réponse est remarquable en ce qu’elle accepte que le premier connaissable ne soit pas le premier connu, tout en conser vant la priorité du premier connaissable dans la connaissance, mê me s’il n’est pas le premier connu en fait. Un peu plus loin, Mathieu attribue cette priorité à l’être incréé, affirmant que le vrai et le bien incréés emplissent toute la capacité de l’âme. Il s’ensuit que le vrai et le bien créés n’ont pas d’action numériquement distincte de cel le de l’être incréé. Rien n’est connu ni ne plaît, si ce n’est à cause du vrai et du bien incréé qui est le premier principe de la connais sance et de l’amour de tout ce qui est connu et aimé, parce que l’un est pour l’autre et ainsi ilsne font qu’un 12. Ce parallélisme des objets de l’intelligence etde la volonté se trouvait déjà expressément formulés dans l 'Itinéraire de Bonaven- ture et la Somme d’Henri de Gand. Mais, en renonçant à faire de Dieu comme cause de la connaissance de la vérité, un objet de l’intelligence pour n’y voir qu’un pur principe, Mathieu d’Aquasparta a été finalement contraint de transposer à un premier connaissable non connu tout ce qui en faisait l’objet des multiples contuitions de Dieu dans l 'Itinéraire. Il a en somme vidé l'Itinéraire de son sens profond de la présence de Dieu pour n’y découvrir que l’immuable. C am ille B erube Roma 111. F r . M a tth a e i ad A q u a sp a rta , O.F.M., Quaestiones disputatae de anima separa te , de anima beata, de ieiunio et de legibus, Quaracehi 1959 p. 182 191. 112. Ibid. p. 197.
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