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1 7 0 HENRI DE GAND ET MATFIZU D’ AQUASPASTA. sions, l’intelligence perçoit l’immuabilité qu’elles ont dans la scien­ ce divine, puisqu’elle ne peut la percevoir dans la réalité qu’elles ont dans la matière et dans l’esprit humain. C’est toujours le même refrain: "Impossibile est quod cognoscatur veraciter nisi per quam- dam applicationem et relationem ad illam regulam et rationem per quam facta est” 105. Même argumentation à partir du médium de la connaissance. Ce médium doit être certain, et donc commun, immuable, infailli­ ble. Or, il n’y a rien de tel dans le créé. Il est donc nécessaire de tout connaître dans la lumière de la vérité éternelle et dans les rè­ gles immuables Même raisonnement en partant du jugement certain. Il faut une loi qui n’a pas à être jugée, qui n’est ni an-dessous de l’intelli­ gence, ni en elle, parce que celle-ci est muable. Donc, cette loi im­ muable, c’est celle de la vérité éternelle 107. Mais à quoi bon multiplier les textes stéréotypés qui ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà? Cela suffit ample­ ment à prouver que c’est avec raison que les éditeurs de 1883 ob­ servent que Mathieu recueille et convertit mot à mot à son usage, le matériel de VItinérairem. Mais cela suffit-il à prouver qu’après avoir lu Mathieu, il n’y a plus rien à désirer pour avoir toute la pen­ sée de saint Bonaventure? Nous ne le pensons pas! Tout aussi bien, ce que Mathieu en tire ce sont des arguments pour prouver une thèse de l’influence de la lumière éternelle qui n’est point cel­ le de saint Bonaventure, mais bien plutôt de Guibert de Tournai et d’Henri de Gand. Il n’est point sensible à ce dynamisme de l’intelli­ gence et de la volonté, à leur tendance vers la vérité et la bonté su­ prême, à ce sentiment de présence divine au plus intime de l’âme que font le charme intraduisible de Vltinéraire et qui en ont assuré l’influence permanente, même après que la théorie de la connais­ sance dans les raisons éternelles eut été à peu près universellement abandonnée après la critique d'Olivi, de Richard de Middleton et de Jean Duns Scot. Mais notre tableau ne serait point complet si nous ne consta­ tions aussi la position de Mathieu sur le problème de Dieu premier 105. Ibid. n. 237. 106. Ibid. p. 238. 107. Ibid. p. 239. 108. Cf. note 1.

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