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1 6 3 HENRI DE GAND ET MATHIEU D’ AQUASPARTA.. la réception de la lumière éternelle, qui est ce par quoi on saisit les choses immuables, avec le concours des espèces créées abs­ traites des phantasmes. Il avait protesté, dans son exposé, contre ceux qui pervertissent la doctrine de saint Augustin par des bouts de textes qu’ils accommodent à leurs idées et qui disent que tout est vu dans une lumière dérivée de la lumière éternelle et non dans la lu­ mière éternelle elle-même. Et pour éviter aux simples l’occasion de dévier de la bonne doctrine et répondre aux impudents qui ne s’ap­ puient que sur leur propre sens, Marston précise que les espèces abstraites sont la matière de la connaissance, alors que la forme, c ’est l’évidence de la vérité infaillible". Par ailleurs, Mathieu lui-même emploie de semblables expres­ sions, mais c’est pour dédoubler le principe formel de la connais­ sance. Ce principe est, en partie, du dedans, par la lumière natu­ relle de l’intelligence, et, en partie, d’en haut, mais com p lète­ ment et consommativement — expressions employeés aussi par Henri de Gand— , par les raisons éternelles10. Il y a chez Mathieu un souci évident d’intérioriser la connaissance de sorte qu’elle soit vraiment un acte de l’intelligence, au moins pour une part, tandis que Roger Marston fait finalement de Dieu l’intellect agent séparé universel. Pour prouver cette influence de la lumière éternelle dans la connaissance certaine, Mathieu d’Aquasparta apporte d’abord le témoignage du sermon de saint Bonaventure, Christus unus om­ nium magister, affirmant que Dieu coopère aux actions des êtres qui sont à son image comme objectum et ratio motiva, et donc que l’intellect perçoit la vérité immuable101. Viennent ensuite trois sé­ ries d'arguments qui, à part l’introduction, ne sont que de longues citations littérales de l’ Itinéraire, c. 3. Mais, ici encore il faut noter que Mathieu ne se soucie nullement de commenter Vltinéraire, ou de garder aux arguments leur portée originelle. Ceux-ci sont sim­ plement des matériaux qu’il utilise pour prouver, par trois sources différentes, une même vérité, à savoir, que l’immuabilité de la connaissance certaine ne peut provenir que de la vérité immuable qui est Dieu. 99. Ibid. p. 262. 100. Fr. M a t th a e i..., l.c. p. 240. 101. S a n c t i B o n a v e n tu r a e Opéra omnia, V 571.

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