PS_NyG_1974v021n001p0131_0172

1 6 4 HENRI DE GAND ZT MATKIIU D' AQUA5PARTA. insuffisant, et que peut-être les principes de la philosophie sont ici inadéquats et qu’il faut recourir à ceux de la théologie. Si, en effet, ne s’offrent à l’intellect que le non-être, l’espèce ou un concept, alors l’intellection est vaine. De plus, en entendant une définition, ou une quiddité quelconque, on ne saisit pas le néant, mais l’être en puissance; pas seulement quelque chose d’intelligible, mais l’être nécessaire, le vrai immuable, le vrai éternel. En conséquence, continue Mathieu, si la vérité n’est qu’une ex­ pression de la vérité incréée, et si la ressemblance de cette vérité exprimant le premier exemplaire est dans notre esprit, il est impos­ sible que je saisisse quelque chose en vérité et avec certitude, si ce n’est par une certaine application de cet exemplaire et par une certaine relation à lui. Quand donc nous saisissons la quiddité de quelque chose et sa définition, l’objet de l’intellect n’est pas seule­ ment le concept de l’esprit, ni la quiddité seulement qui n’est pas dans la nature des choses, ni l’exemplaire éternel comme objet en qui l’intellect se fixerait comme en son terme, car c’est là l’objet béatifiant des esprits bienheureux. Cet objet, c’est la quiddité mê­ me conçue par l’intellect, en relation cependant avec l’art ou exem­ plaire éternel, en tant que, touchant l’esprit, il le meut. De cette fa­ çon, nous concevons une connaissance vraie des choses, la matière étant fournie d’en bas par les sens. De là découlent les principes de tous les a rts91. Ce texte est un résumé parfait de la pensée de Mathieu, car il n’ajoutera rien d’essentiel ailleurs, mais répétera comme une ri­ tournelle que l’objet de l’intelligence, c’est la quiddité de la chose conçue par l’esprit en relation avec l’exemplaire éternel. La question De cognitione II citée par tous les commentateurs de l’ Itinéraire depuis un siècle, n’ajoute rien à cette conception, mais elle l’encadre dans la perspective adoptée par Bonaventure dans le De scientia Christi q. IV, et en apporte des preuves tirées de l'Itinéraire. Mais ce n’est qu’un cadre, parce que le tableau subit une altération importante dès le point de départ. La question est posée exactement comme dans le De scientia Christi, q. IV. C’est le problème de la connaissance certaine dans les raisons éternelles. Mais, dès les premiers mots, on peut pré­ 91 F r . M a tth a e i ab A q u a sp a rta , O.F.M., Quaestiones •.dispu.tatae de fide et de cogn itione , ed. secunda, Quaracchi 1957, p. 213-214.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz