PS_NyG_1974v021n001p0131_0172

160 HENRI DE GAND ET MATHIEU D- AQUASPARTA. bien que Dieu soit le premier connu et que la connaissance de la nature divine soit le principe de la connaissance de la nature des êtres créés, cette connaissance de Dieu, comme cette influence de la connaissance de Dieu, ne soit pas remarquée par l’intelligence comme une connaissance autre que celle du créé. Cécité dont s’étonnait saint Bonaventure dans \'ltineraire, c. V, n. 4. Henri rappelle d’abord que le cas n’est pas le même que celui de l’illumination, parce que dans celle-ci Dieu est principe seule­ ment et non objet de connaissance, tandis qu’ici il s’agit de l’in­ fluence de Dieu dans la formation des concepts en les informant par l’exemplaire éternel déjà imprimé une première fois dans l’être réel par l’action créatrice. Il s’agit ici de l’objet même de la connaissance; objet qui est d’abord Dieu, puis les êtres créés sous l’influence de cette connaissance de Dieu w. Mais Henri n’ajoute rien à ce qu’il a expliqué déjà, à savoir que Dieuest le premier connu comme l’ens simpliciter, dans les concepts généraux de l’être, du vrai et du bien, lesquels sont les premiers connus et par cela la raison de connaître les autres con­ cepts inférieurs à l’être. Et ce en vertu de la première proposition du Liber de Causis affirmant que l’esse est le premier conçu de tout être et la ratio cognoscendi de toute autre intention comprise sous l’être. D’autre part, le quod quid est Dei est connu par notre intelligence avant les concepts les plus universaux de quelque in­ tention que ce soit au sujet des choses créées Mais pourquoi la connaissance de Dieu n’est-elle pas distin­ guée de celle du créé? C’est tout simplement parce que nous ne disposons pas de moyen de discerner l’un de l’autre. Ces objets sont voisins dans l’existence qu’ils ont dans l’intellect et celui-ci les conçoit comme un seul, comme déjà expliqué. Ce n’est pas une connaissance par mode de recherche et de raisonnement, mais une connaissance qui se fait naturellement et dans un concept simple. C’est une sorte de concept primo primus que l’intellect ne distingue pas à cause de sa simplicité d’avec le concept d’ens simpliciter qui convient analogiquement au créé et à l’incréé,tout que comme en connaissant un objet particulier, l’intellect ne le distin­ gue pas des trois concepts d’ens simpliciter que nous possédons: 84. Ibid. q. 9 f. 146r V. 85. Ibid. 146r X.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz