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CAMILLE BERUF.E 1 5 3 ou connaissance de l’intellect comme nature; “intelligendo scilicet prima principia tam in speculativis quam in activis, simplici intuitu statim cum ei offertur obiectum sine omni discursu et investigat'.o- ne”. ■. Cette connaissance procède à la fois de l’objet et de l’exem­ plaire éternel“ . Nous restons donc dans le plan général de la thè­ se de l’illumination nécessaire pour la connaissance de toute vérité. La preuve a priori d’Henri consiste donc dans une analyse des notions innéees à la lumière des textes de saint Augustin et d’Avi- cenne dont il dit qu’il ne semble pas parler en pur philosophe, mais “catholiquement” 61. Ces propositions universelles sur l’être, l’unité, (a bonté et la vérité sont celles que l’intelligence perçoit d’abord et par lesquelles on peut percevoir l’être, l’un, le vrai et le bien sim- pliciter nécessairement subsistant en lui-même, ne participant à l’être d’aucun autre, et qui est l’être même, le bien même, le vrai même donc parle saint Augustin au livre VIII De trinitate ra. Mais ce qui importe ici avant tout à Henri, c'est l’accord d’Augus­ tin avec Avicenne affirmant que la priorité des concepts est en fonc­ tion directe de leur simplicité, à la façon dont Bonaventure, au cha­ pitre III n. 3 de VItinéraire, réduit les définitions à leurs éléments plus simples jusqu” à ce qu’on arrive aux genres suprêmes. Seule­ ment, alors que Bonaventure superpose immédiatement à cette première réduction à l’être per se une deuxième réduction par la connaissance des termes négatifs par les termes positifs et celle des termes imparfaits par la saisie préalable de l’être parfait, Hen­ ri se réclame, ici, seulement de la priorité de la connaissance des termes simples sur celle des termes complexes. Selon Avicenne et 59. Ibid. a. 1 q. 4 f. 13r I. 60. Ibid. 61. Ibid. f. 135r F. 62. Ibid. 134-5 C : “ Hoc ut credo intellexit Avicenna cuir, dixit quod possit homo scire Deum esse, ex via propositionum universalium intelli- gibilium, non ex via testificationis sensibilis. Sunt autem propcsitiones niae universales de ente, uno et bono et primis rerum intentionibus, quae primo concipiuntur ab intellectu, in quibus potest homo percipere ens simpliciter, bon um aut verum simplicicer; tale autem est necessario sub- sistens quid in se, non in alio participatum, et quod tale est, ipsum esse est, ipsum bonum ’ est, ipsa veritas est, ipse Deus est,, secundum quod di- cit Augustinus, V ili De Trinitate-. Deus veritas est, cum audis veritas est, noli quaerere quod sit veritas. Statim enim se opponunt caligines imagi- num corporalium, et nebula phantasmatum, et perturbant serenitatem, quae primo ictu diluxit tibi, cum dicerem veritas est” .

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