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CAMILLE LERUFE 1 5 1 une restriction significative, qui laisse la question ouverte à des spécifications ultérieures, en disant que dans l’illumination qui fait connaître la vérité, la lumière d vine n’est pas connue nec simpli- c¡ter, nec distinctive. Il reste qu’une connaissance confuse sous là forme d’un attribut général soit possible. C’est celle que le Docteur Solennel exposera sous le titre de priorité de la connaissance de l’essence divine. Et ici encore Henri reprend les paroles mêmes de Guibert au début du Tractatus III, chap. I I.5. B. Priorité de la connaissance de l’essence divine. La doctrine de Dieu, premier connu, d'Henri de Gand, sa pré­ sente comme une affirmation de la priorité de la connaissance de l’essence divine à !a fois comme objet et comme principe de con­ naissance du créé. C’est un fait surprenant quand on sait l’insis­ tance d’Henri à établir que Dieu n’est pas un per se notum. Mais pour lui, cela veut seulement dire que son existence n’est pas im­ médiatement reconnue par tous, à moins qu’ils ne bénéficient de cet entraînement préalable qui provient de la foi, de l’éducation et de la sagesse acquise par l’étude. Il reste donc possible de prou­ ver l’existence de Dieu soit a posteriori, en partant du témoignage des choses sensibles, soit a priori, par la voie des propositions in­ telligibles nécessaires et universelles. Notre docteur dresse donc une liste pratiquement exhaustive des preuves élaborées au cours des siècles, mais sans y apporter un intérêt particulier, ni en faire la critique, ni tenter de les valori­ ser. Son intérêt va manifestement à cette preuve proposée par Avi- cenne et qui arrive à découvrir par le moyen des concepts les plus universels, comme ceux de l’être du vrai et du bien, une notion de Dieu incluant la nécessité de son existence“ . Cela n’implique nul­ 55. G u ib e r tu s T o r n a c e n s is , 1. c. P. I T r. I l l c. II, n. 1: “ ...ncn ta - men in creatura Deus finaliter cognoscitur, sed per earn prius ab intellec- tu advertitur et sic creatura cognoscitur. Ad quod probandum induci p o- sunt exempla multiplicia quae manifestant adverti divinam essentiam ex creatura. “ De même n. 8: “Nec ex istis credat aliquis nos ponere, quod ab Intellectu humano in via piene cognoscatur divina essentia” . 56. Sur cette preuve a priori d’Henri de Gand voir la série d’arti­ cles de A n t o n C. P e g is , dans Mediaeval Studies faisant suite à un arti- eie sur saint Bonaventure: The Bonaventurian Way to God, in Med. Stud. 29 (1967) 206-242; Toward a Neio Way to G od : Henry o f Ghent, 30 (1968) 226-247; A new Way to God: Henry o f G h en t , 31 (1969) 93-116; Henry o f Ghen t and th e new Way to God', 33 (1971) 158-179.

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