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132 k e n r : d e g a it d e t M a t h ie u d ’ a q u a s p a r t a . ont été repris par les historiens. Ainsi, par exemple, J.-M. Bissen, O.F.M., précisait que “ Mathieu d’Aquasparta illustre sa doctrine d’un grand nombre d’arguments nouveaux et l’expose avec une clarté que n’avait même pas atteint saint Bonaventure” 5, tandis que E. Longpré, O.F.M., assurait que “ l’oeuvre du docteur franciscain est, en effet, du point de vue philosophique et critique, la justification la plus complète de la synthèse bonaventurienne et le point le plus développé de ses intuitions métaphysiques” 6. M. de Wulf estimait de son côté que la théorie de l’illumination d’Henri de Gand est bizarre7. E. Bettoni, O.F.M., la trouve étrange et arbitraire, et s’applique à en montrer les divergences avec celles d’Alexandre de Halés et saint Bonaventure, entendant d’ailleurs celles-ci comme étant essentiellement une doctrine de la connaissance innée de Dieu et un effort pour garantir la certitude de notre connaissance de Dieu 8. Par, contre, Bettoni opine que les critiques qu’Olivi adresse à la doctrine de l’illumination visent des personnages, sinon imaginaires, du moins secondaires et inconnus, parce qu’aucun des maîtres dont les textes nous sont parvenus ne professe les doctrines incriminées9. L’étude de ces divers auteurs nous a conduit à des perspecti­ ves différentes. Ainsi nous pensons que le problème de l’affinité de la doctrine de la priorité de la connaissance de Dieu affirmée par saint Bonaventure dans maints textes de l 'Itinérarium mentis in Deum avec la doctrine de Dieu, premier connu, d’Henri de Gand, continue à se poser; que la valeur de Mathieu d’Aquasparta comme commentateur de saint Bonaventure est contestable, parce que Ma­ thieu s’éloigne de Bonaventure sur un point que celui-ci professait avec une certaine insistance, et parce que Mathieu nous semble dépendre d’Henri de Gand; que les critiques d’Olivi sont pertinen­ tes et qu’il est facile de retracer la plupart des opinions incriminées dans les textes antérieurs; qu’enfin, la médiation de A. Lepidi prou­ 5. J.- M. Bissen, O.F.M., L’exemvlarisme divin selon saint Bonaven­ ture, Paris 1929, p. 254. 6 . E. L o n g p r é , O.F.M. Mathieu d'Aquasparta, dans Dictionaire de théologie catholique, t. X col. 388. 7. M. D e W u lf, Histoire de la Philosophie Médiévale, Louvain /P a ­ ris. II. p. 100. 8 . E. B e t t o n i, O.F.M., Il problema della conoscibilità di Dio nella Scuolafrancescana, Padova 1950, p. 245-246, 270-272. 9. E. B e t t o n i, O.F.M., Le dottrine filosofiche di Pier di Giovanni Olivi, M ilano 1959, 68-69.

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