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CAMILLE EERUBE 1 4 9 te vie, tandis qu’il communique la connaissance des vérités abso­ lues même à des méchants17. Le mode d’illumination peut se com­ prendre en comparant la vision de l’oeil avec celle de l’intelligence. Pour voir, il faut trois choses: le voyant, le visible et le médium de la vision. Il y a une certaine proportion entre ce qui se passe dans l’oeil et ce qui advient dans l’intellect. Dans la vision de l’oeil, il faut que la lumière illumine l’organe pour l’affiner; il faut une espè­ ce qui le modifie pour qu’il voie; il faut une figuration qui détermi­ ne la vision *8. Dans la vision intellectuelle, il y a aussi trois choses de la part de Dieu qui opère l’acte d’intelliger: “ ex parte Dei qui est ratio ope- rans actum intelligendi” . Il y a une lumière qui dispose l’esprit à voir, une forme ou espèce qui le modifie pour voir, une figure ou caractère qui le configure pour qu’il discerne. Dieu, en tant que lumière, ne fait qu’illuminer, c ’est-à-dire, donner l’acuité à l’esprit Pour voir, il faut trois choses: le voyant, le visible et le médium de cécité que produisent les affections mauvaises et les phantasmes19. Mais c’est une lumière oblique, qui ne se fait pas voir, mais dispo­ se à vo ir50. C’est une pure cause et non un objet de vision. Comme forme et espèce modifiant l’esprit pour voir, Dieu informe l'âme à la façon d’une connaissance indistincte, com­ me une couleur sans figure déterminée. Il forme des concepts in­ distincts pour connaître la vérité des choses. Comme exemplaire et caractère transfigurant l’esprit à la connaissance distincte, Dieu imprime dans les concepts de l’esprit un verbe très semblable à la vérité des choses, par quoi il scelle et caractérise l’esprit à son image, comme l’anneau imprimé dans la cire, transfère, non sa réa­ lité propre, mais son image- L’éternel exemplaire est donc quelque chose de complétif qui détermine l’exemplaire matériel et incon- plet reçu de la chose 51. Cette influence de Dieu est donc fort complexe. Il faut, en effet, deux espèces dans l’intelligence. La première est reçue des choses et dispose l’esprit à connnaître en inhérant’ à lui. La seconde, qui est la cause de la chose, y dispose en descendant en elle par sa 47. Ibid. q. 3. 8v A. 48. Ibid. 9r B-C. 49. Ibid. 9r D. 50. Ibid. 9v F. 51. Ibid. lOr F. 1 5

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