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142 H E N R I DE G AN D ET M ATH IEU D’ A Q U A SPA R T A .. et Bonaventure, y soutient une connaissance in ipsis rationibus ae- ternis®, pour exclure ensuite un simple influence sans atteinte im médiate de ces raisons. C’est même cette présentation de l’illumi nation comme l’atteinte d’un objet plus que comme l’influence d’une cause qui rend l’interprétation de l 'Itinéraire plus difficile que celle de la question 4 du De scientia Christi. On le voit d’ailleurs au soin que met I. Jeiler à montrer qu’une coopération immédiate à l’acte intellectuel n’importe pas le moins du monde une vision immédiate des raisons éternelles en Dieu :i0. C’est là aussi toute la raison d’être de la distinction faite par les premiers disciples entre les ac ceptions de l’objet comme terme ou comme principe seulement de connaissance, et que nous trouverons tout à l’heure chez Henri de Gand et Mathieu d’Aquasparta. Déjà Bonaventure l’indique implici tement dans cette question 4, en identifiant objectum et objectum motivum, ratio movens, ratio ductiva, ratio regulans et motiva, ratio cognoscendi. C’est précisément l’absence de ces distinctions, dans le cha pitre III n. 2-4, et V n. 3-4 de l ’Itinéraire, et le caractère contempla tif général de l’ouvrage qui donnent aux intuitions de Dieu dans les activités des facultés intellectuelles toute leur difficulté. L’action de Dieu y est présentée comme la découverte d’un objet à ’voir’, beau coup plus que comme une influence à déduire de la constatation des effets produits par une action divine. Le chapitre III décrit les actes de mémoire, d’intelligence et de volonté sous des aspects différents selon la diversité de leurs ob jets. La mémoire, par la connaissance du temps, des formes sim ples, de la quantité et des principes des sciences, montre que Dieu lui est présent au point qu’elle le perçoit en acte. La perception des termes des propositions manifeste que l’intelligence y est aidée par la connaissance de Dieu comme Vêtre très pur et éternel, parce qu’elle ne peut savoir qu’un être est imparfait sans la connaissance de l’être absolument parfait qui est Dieu. La connaissance de la véri té des propositions implique que Dieu soit connu comme vérité im muable. Celle de la vérité des conclusions témoigne que l’intelli gence est unie à la lumière éternelle et instruite par elle. Enfin, la délibération atteste que l’intelligence possède l’idée innée du sou 29. S. B o n a v e n tu r a , ïbid. p. 17: “Utrum quidquid a nobis eertitudi- naliter cognoscitur in ipsis rationibus aeternis” . 30. I. J e ile r , 1. c. plus haut, n. 1, p. 20-25.
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