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E Messieurs, je ne sais quelle mélancolie profonde, intime se dégage de cette mélodie ; a Pentendre. toute lambiance se remplit d'un parfum ancestral comme celui quí, dans un langage muet, s'exhale des vieux tableaux et des vieilles tapisseries, dans nos antiques manoirs seigneu- riaux. D'oú vient donc cette marque caractéris! que du lyrisme basque ; est-ce de la solitude dans laquelle vit le chanteur basque, de la solitude des foréts « toule chargée de bruils quí murmurenl » ? Evoquez ces paysages qui vous sont familiers, qui sont tout parés de gráces el vous réservent mille surprises, depuis les brouillards sombres ou méme opaques comme la nuit, jusqwá ces jours joyeux, clairs, lumineux, oú Pair vibre au contact des rayons du soleil chaud ; les collines baignent leurs pieds dans la mer, et les montagnes sont pleines de mystére, tels des sphinx. Aprés avoir évoqué ces paysages, placez-y dans son cadre, cette pierre fondamentale de Váme basque, la maison basque. F. Jammes nous Va délicieusement dépeinte dans «Ses Cloches pour deux Mariages ». « Elle « ressemblait á un grand oiseau en train de se poser. L'une «des ailes, plus courte que autre, semblait faire perdre á « Poiseau son équilibre. Sa poitrine, en saillie sur sa base, «était striée de marron, par de légóres poutres laissées visi- « bles. Et comme si des fléches avaient été arrachées de «son coeur, on voyait cá et lá des blessures triangulaires. «C'étaient les ouvertures par oú le foin et les córéales « prennent lair. Le. portail était fait d'un are de pierres «lourdes. Et au-dessus, dans une niche oú le ciel bleu «était peint, une vierge se dressait, entre des géraniums ef «et des bluets ». Assise au coin du long balcon, dont les branches de cerisier el de poirier viennent caresser la balustrade, on apercoit la mére ou la grand'mére., type de la race que les Arteta et les Zubiaurre ont immortalisée dans leurs ta- bleaux. La-bas, en face. le paysage basque suivant les
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