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13 devraient toujours tenir compte de cette remarque lors- qu'ils écrivent des vers qui sont destinés á étre mis en musique. Cette concision fait que le poéte basque unit sans sou- dure aucune, les idées les plus diflérentes. en une sorte d'apposition dont voici un exemple : A la porte d'Aztan il y a deux beaux arbres: Pun est un Oranger, Pautre un poirier. La rose a cinq teujlles, Porillet en a douze. Celui qui veut notre enfant Devra le demander á sa mére, J'ai cru, en commencant mes recherches de folklore que ces énonciations, sans lien entre elles. pouvaient étre des fragments d'anciennes poésies, des débris de stro- phes mal elichées dans la mémoire peut-étre infidele du chanteur populaire. En poursuivant mes travaux, je me suis convaincu que ce procédé (qui rappelle un peu, sem- ble-t-il, les haikais japonais) constitue un des traits sail- lants de la poésie basque en général, Les vers de huit syllabes sont les plus fréquents dans les berceuses, parfois les vers de dix syllabes alternent avec ceux de huit, qui sont toujours plus nombreux. S'il arrive que le vers n'est pas juste, et qu'il aitun pied en trop ou en moins, le chanteur tournera la difficulté en ajoutant des notes, des « anacreuses » qui régularisent le rythme. C'est ainsi qu'on apprend aux jeunes soldats á retrouver le rythme du pas en ajoutant un temps qui compense celui qu'il a perdu. * * * Le répertoire des berceuses basques est-il abondant ? Ce répertoire est considérable, on peut s'en rendre compte d'aprés le «Cancionero» de Vabbé Azkue, et celles que J'ai recueillies moi-méme.
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