BCCPAM000M29-3-07p5d000000000

Pa e gent pas de destination. Elles sont toutes nées pour endor- mir un enfant, elles continuent toujours á étre les mes- sagers des anges aux ailes d'or et d'azur. Cette fixité me laisse eroire que paroles et musique naquirent ensemble et que ces deux sczurs jumelles ne se sont jamais séparées. Mais je ne saurais étendre cette affirmation aux autres mélodies du recueil populaire basque. Un illustre écrivain Weckerlin, prétend que les chan- sons populaires empruntent quelque chose de la musique el des paroles á celles qui existent déjá. 11 y a des traits qui paraissent et réapparaissent á chaque instant: ces traits sont connus du peuple et préférés par lui. Je n'ose pas avancer que cette assertion soit vraie en ce qui con- cerne les berceuses basques. Celles-ci forment un type tout á fait a part. Quand on parcourt les montagnes el que Pon recueille de la boucke des méres euskariennes ces formules musicales si ingénues, on voit que celles-ci forment une sorte d'héritage exclusivement réservé aux méres et á leurs enfants, héritage que personne m'a le droit de déflorer pour Padapter á des idées moins élevées, moins pures. Serait-ce que la berceuse a été moins vulga- risée parce que les méres et les grand'méres sont seules á les chanter et qu'elles vivent isolées, láa-haut sur la mon- tagne, loin méme des petits villages, et qwelles ne fré- quentent pas les marchés et les foires ? Voiláa peut-étre la particularité type de la berceuse basque, type qui conserve une virginité el un parfum que Pon ne rencontre pas avec le méme degré de pureté dans les autres chan- sons populaires. Quel est le rythme dans lequel s'est cristallisée la berceuse basque ? D'ordinaire c'est un rythme trés court, une mesure bréve, celle que les méres ont adoptée pour leurs effusions maternelles. La mesure de 2/4 est la plus fréquente. Mais en dehors de ces détails d'architecture, les berceuses n'ont rien de particulier qui les distingue

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz