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constitué par Venfant qu'elle a dans les bras, par cette intelligence qui évolue encore dans d'autres mondes oblige la mére á Lempérer ses explosions de Lendresse, d'admiration el á se maintenir dans les limites d'un art plus serré, plus concentré. La berceuse va-t-elle y perdre.ou y gagner ? J'avoue franchement qw'elle y gagne, el je suis persuadé qu'en général, et tout particuliérement en ce qui concerne le chansonnier basque, ce double aspect objectif et subjec- tif contribue á faire de la berceuse un des principaux chapitres des chansonniers populaires. Ces deux aspects et leur mélange, ce débordement extérieur contenu pour le besoin d'endormir Venfant, ont suggéré une multitude de chefs-d'cuvre et élevé la mére basque au rang d'une véritable artiste ; car seule une mére peut imaginer quelques-unes des chansons que nous trouvons répandues dans le peuple. Ce que nous venons de dire fixe les conditions d'une berceuse. La premiére, c'est une certaine monotonie de rythme, de dessin mélodique, qui en se répétant toujours agit sur les sens, calme les nerfs et provoque le repos. La mélodie devant étre chantée á mi-voix, mystérieuse- ment, ne dépasse pas un certain «ambilus », que la voix peut parcourir sans changer de timbre ni d'intensité. Tiersot l'a trés bien dit: «C'est le triomphe de la for- mule mélodique de trois ou quatre notes, qui marchent par des degrés conjoints et qui tournent sur elles-mémes». Cette simplicité de moyens n'est pas un obstacle á- la diversité des types mélodiques et n'empéche pas qu'ils aient dans chaque pays un caractére propre, spécifique. Dans presque toutes les chansons que j'ai recueillies, j'ai constaté que cette formule a été observée et que Pambitus est d'une tierce, quarte ou quinte. Quelques- unes sont de vrais modéles ; vous les entendrez et vous y remarquerez toutes ces qualités monotonie, ambitus restreint, sérénité, douceur qui doivent se trouver dans

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