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i ' ] ' A ses, ces petites chansons, ces brindilles de chant auxquels personne ne fail attention ? Parfaitement, ces petites chansons fredonnées par les levres, inspirées par le cour d'une tendre mére sont, á mon avis, dans le chansonnier basque, un des chapitres, pourquoi ne pas le dire, le cha- pitre oú les palpitations de P'áme basque, (cette áme á Pécorce si fruste peut étre en apparence, Mais au noyau si savoureux) ont été le mieux enregistrées. Petites chansons écloses dans notre monde intérieur avant méme la lumiére du jour qui nous a fait distinguer les traits de notre mére, les visages des familiers,le monde extérieur. Chansonnettes dont le contour musical si ténu, si léger, qu'on ne peut quelquefois arriver á en déter- miner les limites précises, ni oú l'art commence ni ou Part finit. Chansonnettes dont seul un poéte pourrait parler dignement, un poétte doué des plus grands dons, el mieux quw'un poéte encore, une mére dont le covur réunirait tous les trésors de la tendresse en méme temps que les moyens de les exprimer. Chansonnettes si fréles, si déli- cates auxquelles on pourrail appliquer les vers du poéte mieux qu'á Voiseau, á la rose qui chantent et brillent dans la vallée, en plein soleil, sous le ciel bleu. Ecoutez donc Poiseau, respirez donc la rose, Sans les prendre au vallon, au soleil, au ciel bleu, Car toujours notre main á ce que créa Dieu Méme en le caressant enléve quelque chose. Caressons, cependant, ces petites chansons qui fleu- rent mieux que la rose et sonnent mieux que la voix des oiseaux. Méme si nous devions leur enlever quelque peu de leur gráce native, parlons d'elles, de ce qu'elles sug- gérent, et étudions de pres ces joyaux taillés d'une main si délicate qwils pourraient étre signés par les plus grands artistes. L'auteur de la «Mare au Diable » a écrit que: «tout ce que Vartiste peut espérer de meilleur, c'est d'engager ceux qui ont des yeux á regarder aussi ». Quel tableau émouvant que celui d'une mére qui

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