BCCPAM000087-3,5pa1978p155d00

ESPRIT ET VIE « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie » (Jean, VI, 64) ss· ANNEE (9' Série) L'AMI DU CLERGE N° 10. - 9 MARS 1978 CAUSERIE SUR LES "REVUES" SOMMAIRE I. La Colombie : son histoire bouleversée. - IL L'Eglise de Grèce. - III. Les hosties sanglantes de Bruxelles. - IV. Staretz Silouane. - V. Etu– des sur les Témoins de Jéhovah. - VI. Un arche– vêque têtu : Mgr de Quélen. - VIL Le Mont Saint-Michel. - VIII. Les « miséricordes » de France. LA COLOMBIE UNE HISTOIRE BOULEVERSEE C'est toute une livraison que Vivant Univers a consacrée à la Colombie (1), un des rares Etats d'Amérique latine encore dotés d'un gouvernement civil. Mais le pays vit depuis trente ans dans la violence armée et l'état de siège y est habituel. C'est que la Colombie stagne dans des problèmes socio-économiques aigus, hérités d'une histoire bouleversée que résume M. Juan SOTO GODOY (Vivant Univers, n° 307, novembre-décembre 1976). Les vestiges de l'époque antérieure à Chris– tophe Colomb sont rares dans le pays et l'ori– gine du peuplement de la Colombie n'est pas encore clairement établie. Les divers groupes, dont on trouve encore quelques descendants, surtout dans les régions vierges de l'Est et dans (1) La Colombie a une superfie de 1138 432 km 2 (4- pays d'Amérique du Sud). - Quatre régions na– turelles : côte pacifique, côte atlantique, plaine orientale (Amazonie), région andine. - Climats : chaud et humide de zéro à 1 000 m (pluviosité par– mi les plus élevées du monde sur la côte pacifique : 12 m par an) ; tempéré entre 1 000 et 2 000 m ; froid au-dessus de 2 000 m . Le pays compte 24 millions d'habitants (dont 53 % de moins de 20 ans). - Groupes ethniques : métis, mulâtres, blancs, indiens de race pure, zambos (afro-indiens) . - La majorité de la popu– lation (75 %) est concentrée dans les Cordillères (un tiers du territoire) ; elle est catholique à 95 %, mais n'était alphabétisée qu'à 60 % en 1973. - Les villes principales sont : Bogota, la capitale (3 mil– lions d'habitants) ; Medellin, la capitale économi– que (1,3 million) , Cali (1 million). Pour ce qui est de l'économie, les trois quarts des exploitations proviennent de l'agriculture : café (2' producteur mondial), coton 1 riz, canne à sucre, bananes. - Industries et mmes : pétrole, fer, pierres précieuses (premier exportateur mondial d'émeraudes), or, platine. La monnaie est le peso, divisé en cent centavos. Jre Partie (DOCTRINE) la péninsule de la Guajira, se répartissaient en deux grandes familles linguistiques. Origipaires d'Amérique centrale, les Chibchas s'installèrent sur le plateau, dans la région de Bogota. Ils possédaient une structure politique et sociale complexe avec même une sorte de système fiscal. Répartis en cinq « caciquats », ils étaient gouvernés par des chefs ( « Zaques ») soumis à un « zipa ». « Zipa » et « zaques » étaient des souverains absolus, incarnations de la divinité. Les Chibchas vivaient groupés en villages et en villes. Habiles potiers, ils travaillaient aussi les métaux, fabriquant armes, bijoux, mon• naies. Ils vénéraient le principe de la vie et du bien sous les traits de « Bochica », lié au mythe aquatique de la cascade de Tequendama. Le culte, assuré par des prêtres, s'accompa– gnait d 'offrandes et de sacrifices parfois hu– mains. Ils honoraient aussi le soleil et la lune. Les Espagnols trouvèrent les Chibchas en plein développement et en expansion territo– riale. Ils triomphèrent aisément de ces indi– gènes en proie alors aux querelles intestines. Les Caribes·, eux, originaires sans doute des Antilles, occupaient les côtes et les vallées inter– andines. Les incursions de ces aventuriers no– mades et guerriers donnèrent son nom à la mer Caraïbe. Leur cacique possédait un pouvoir illimité. Ils pratiquaient le collectivisme et se livraient surtout à l'agriculture, notamment à la culture du maïs. Le seul métal qu'ils travail– lèrent fut l'or. Ils adoraient des idoles et con– naissaient des herbes médicinales. Ils oppo– sèrent une résistance tenace à la conquête espa– gnole. Durant le premier quart du xvr siècle, des conquistadores firent des incursions en Colom– bie, mais ce fut Gonzalo Jimenez de Quezada qui fut le vrai conquérant du pays. En 1538, il fonda Santa Fé, future capitale sous le nom de Santa Fé de Bogota. Les Espagnols s'emparèrent des pierres et métaux précieux des Chibchas. Leurs rapports avec les indigènes donnèrent naissance à la population métissée qui constitue aujourd'hui la majorité des Colombiens. Le roi d'Espagne détenait l'autorité absolue sur les « Indes Occidentales », mais, en pra• 11

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz