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160 ESPRIT ET VIE 2-III-78 attestée au IV" s du diacre les reliques et les place lui-même dans un loculus aménagé dans l'autel ; un maçon scelle alors l'ou– verture. Aussitôt l'évêque commence la grande prière dédicatoire, commune à l'église et à l'autel. Elle est placée en cet endroit et non en conclu– sion des rites d'onction et d'offrande de l'encens. Le choix de la place nouvelle a été déterminé par l'analogie avec d'autres fonctions liturgiques ; pour l'ordination, la prière consécratoire précède les rites complémentaires : vestition et onction ; dans le rite de la profession, la bénédiction du nouveau profès est de même antérieure à la vêture ; dans la consécration des vierges on rencontre un sché– ma identique. La dédicace a pour rite essentiel (avec la célébration de la Messe) la grande prière d'action de grâces et de demande ; la déposition des reliques, l'onction, l'embrasement de l'autel sont des rites secondaires ou complémentaires. La prière de Dédicace est une composition nou– velle reprenant plusieurs éléments de la préface ambrosienne pour le Dimanche de la Dédicace ; elle chante la relation unissant l'église-édifice à l'Eglise-peuple de Dieu ; elle célèbre les grandeurs de l'Eglise, !'Epouse du Verbe de Dieu et la Mère des fidèles, le signe de la présence de Dieu au milieu des hommes ; puis la prière se mue en invo– cation sollicitant instamment de Dieu que l'église– édifice et l'autel deviennent, la première un lieu saint, le second la table du sacrifice. La Prière détaille ensuite tous les bienfaits que les membres de l'Eglise pourront recevoir en ce lieu sanctifié ou autour de cette table sainte où sera célébré maintes fois le sacrifice mémorial de la Pâque du Seigneur. Ainsi la prière de bénédiction est-elle unique pour l'église et pour l'autel, à la différence du rituel médiéval auquel s'était encore conformé l'Ordo de 1961. Rites complémentaires Les rites complémentaires qui suivent la prière de Dédicace sont au nombre de trois : l'onction, l'encensement, la vêture de l'autel (et son illumi– nation). Le rite de l'onction est commencé à l'autel ; il s'étend ensuite à tout l'édifice. Fort heureuse– ment, il a repris son ampleur ancienne avec son plein symbolisme ; l'évêque répand le saint chrême sur le milieu de l'autel et aux quatre coins : le rituel conseille d'oindre toute la surface de la table. Suivent les douze onctions sur les croix de consécration ; l'Ordo de la Dédicace conseille en effet de maintenir l'usage de placer douze croix de pierre ou de métal dans les murs de l'église : « Les murs de la cité sainte reposent sur douze fondements sur lesquels sont inscrits les noms des douze Apôtres de /'Agneau ,. (Ap. 21, 14). Si l'édi– fice est trop exigu pour comporter douze croix de consécration, on se contentera d'en avoir quatre (cf. Ap. 21, 16) ; sous chacune des croix d'onction sera placé un petit candélabre portant un cierge. Le rite de l'embrasement de l'autel est l'un des plus suggestifs de l'Ordo, l'un de ceux qui parlent le mieux à la mentalité populaire. II a été conservé, mais on a évité d'en faire un apex, de lui confére à l'égard des autres moments de la célébratio: une importance trop considérable. Survenant après l'onction et avant la prière de consécration dans l'ancien rite, et accompagné du « Veni Sancte Spiritus » pendant lequel toute l'assemblée s'age,. nouillait, il avait pris valeur et signification d'épj. clèse sollicitant la descente du feu divin sur l'autel pour le consacrer ; les rédacteurs du nouvel Ordo ont conservé tous les éléments du rite en leur donnant une signification christologique et eccJé,. siale et faisant en sorte que le rite n'apparaisse plus comme débiteur de la liturgie de l'ancienne alliance. A l'encensement et à l'embrasement de l'autel sont joints l'encensement de l'assemblée des fidèles et de l'aula de l'église. Puis c'est la traditionnelle vêture de l'autel, complétée par l'illumination, préparation immé. diate à la célébration eucharistique. Pour bien sou. ligner la signification de l'illumination, jusqu'alors il n'a pas été fait usage de lumières. Rien à la procession pour précéder le peuple ni pour escor– ter les saintes reliques, rien à l'Evangile pour honorer le livre contenant la Parole de Dieu, rien non plus auprès des croix de consécration après les onctions : toute l'illumination est réservée pour ce moment ; on allume alors les lampes de l'église, tous les cierges, en signe de joie, au son d'un chant célébrant la lumière. II y a dans ce rite quelque chose du symbolisme utilisé à la Veillée pascale. L'autel ainsi paré, l'évêque célèbre !'Eucharistie, partie principale du rite de dédicace, raison d'être de la dédicace elle-même ; les textes choisis pour la Messe célèbrent le mystère de l'Eglise. Dans l'Eglise ou le culte est déjà célébré habituellement. Un chapitre spécial concerne l'église déjà ouverte au culte avant sa dédicace. Le rituel comporte alors quelques omissions. Tout d'abord la céré– monie d'ouverture des portes de l'Eglise n'a plus sa raison d'être puisque celle-ci est ouverte aux fidèles depuis longtemps ; on se contente alors du rite d'entrée sous sa forme la plus simple, celle des autres célébrations eucharistiques. On ne réintroduirait le rite d'ouverture des portes que dans le cas où l'église aurait été longtemps fermée au culte (longs travaux de rénovation ou d'agran– dissement, désaffectation). Le rite de remise de l'église à l'évêque n'a plus sa raison d'être, ou du moins il doit être adapté afin de traduire clairement la condition de l'église. Sont omis également le rite d'aspersion des murs de l'église (mais l'on conserve néanmoins la béné– diction de l'eau et l'aspersion des fidèles) et ce qui dans la liturgie de la Parole se réfère à la première proclamation de la Parole de Dieu dans l'édifice (la lecture de Néhémie ; on la remplacera par une autre). (à suivre) Dom Guy-Marie OURY, m.b. IMPRIMATUR. Lingonis, 28-11-78. G. MICHEL. Le Directeur de la Publication : R. DESVOYES. Imprimerie Dominique Guéniot. - 52200 Langres

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