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2-III-78 DOCTRINE 157 " dédicace », de commencement, de mise à part pour le culte. Il est arrivé que l'on célèbre la dé– dicace de grandes églises fort anciennes qui ne l'avaient jamais été ; parfois une restauration complète ou un agrandissement semblent justifier une nouvelle dédicace totale ou partielle. Pour que le nouveau rituel en question puisse être utilisé, deux conditions sont requises : - Il faut que la fonction comporte la dédicace de l'autel ; la coutume et le droit liturgique s'op– posent en effet à la dédicace d'une église sans la dédicace de l'autel ; la dédicace de l'autel est la partie centrale du rite, la « pars praecipua ». - Il faut également qu'une modification impor– tante soit intervenue dans l'édifice ; modification affectant sa structure (restauration totale, agran– dissement ; dans ce dernier cas, il est opportun de limiter le rite à la partie nouvelle de l'église), ou bien son statut juridique (chapelle devenant église paroissiale, église désaffectée rendue au culte...). Ce nouvel Ordo veille •à la vérité du rite, moyen– nant l'omission de ce qui ne serait pas en ac– cord avec la situation réelle de l'église. « Lorsque tu verras les nations s'ouvrir à la foi, les églises s'élever, les autels être non plus aspergés du sang des animaux, mais consacrés par le sang précieux du Christ, écrivait Origène..., alors dis-toi que Jésus a reçu le pouvoir à la pla– ce de Moïse » (6). Parmi les autres innovations du nouveau rituel de la Dédicace l'une des plus importantes est l'in– tégration de la fonction dans la célébration eucha– ristique, dans le but de bien montrer que le rite essentiel de la dédicace est la Messe. La célébra– tion de la Messe a constitué à l'origine, au moins à Rome, le rite même de la dédicace ; c'est !'Eu– charistie qui sanctifie et consacre l'autel. Saint Jean Chrysostome déclare aussi que l'au– tel « est saint du jour où il a reçu le Corps du Christ » (7). Cependant, très tôt fut ressenti le besoin de complèter ce rite essentiel par des signes expri– mant de façon plus spécifique la mise à part et la consécration de l'édifice et de l'autel qu'il abri– te. Ces rites nouveaux, différents selon le statut du lieu à dédier, différents aussi selon les ré– gions, ont été placés avant la célébration de !'Eu– charistie, comme un préliminaire ; celle-ci appa– raissait comme le sommet et l'achèvement. On as– siste donc à la naissance de rites symboliques ré– pondant à des idées communes, se traduisant sous des formes voisines, parfois identiques, mais non nécessairement et toujours, influant les unes sur les autres, se combinant en un foisonnement qui, après le Pontifical de Durand de Mende au XIII" siècle, aboutit pour l'Occident à la constitution d'un rituel d'une extrême compl~xité et contenant de nombreux doublets. (6) Origène, Homélie Il sur Josué, PC, t. 12, C. 833. (7) S. Jean Chrysostome, Homélie 22 sur la 2° aux Cor., n. 3, PG, t. 61, c. 540. • Ces rites servaient de prélude à la célébration eucharistique ; il en était encore ainsi dans I'Ordo de 1961 qui a procédé à un émondage drastique et à une vigoureuse remise en ordre. Dans !'Ordo de 1977, les rites sont intégrés à la célébration eucha• ristique ou, si l'on préfère, les rites de la dédicace comportent une liturgie de la Parole qui tient lieu de celle de la Messe ; ce qui aboutit à un résultat analogue au rite de célébration du bap– tême tel qu'il est décrit par saint Justin au II" siècle. La cérémonie de la dédicace s'ordonne donc de la sorte : - l'entrée à l'église : la tradition de l'édifice à l'évêque par ceux qui l'ont construite et l'asper– sion du peuple, des murailles intérieures de l'édi– fice et de l'autel ; - la liturgie de la Parole avec l'homélie et la proclamation collective du Symbole ; puis la Priè– re universelle revêtant la forme des litanies des saints ; - la dédicace proprement dite avec la déposi– tion des reliques des saints sous l'autel, la Priè– de de dédicace, les rites complémentaires d'onc– tion, d'offrande de l'encens, de vêture et d'illu– mination de l'autel ; - la célébration de l'Eucharistie. Sur ces divers moments de la fonction, on don– nera plus loin quelques détails. Auparavant il est encore nécessaire de souligner une autre innova– tion concernant la Déposition des reliques. A l'origine ce rite n'a pas concerné indistinc– tement tous les lieux de cultes ; on distinguait en Occident aux V' et v1• siècles deux catégories d'églises : le lieu de l'assemblée liturgique, le lieu où reposait un corps saint. Le premier portait le nom d' « ecclesia » ; il n'y en avait qu'une par cité, sauf en certaines grandes villes comme Rome où les églises d'assemblée se nommaient tituli. Le lieu où repose un corps saint est dénommé habituellement « basilica » ; il se trouve souvent hors les murs. Normalement la « basilica » est édifiée sur un tombeau (martyrium) ou à proxi– mité immédiate ; dans ce dernier cas le corps du saint était transféré dans la basilique construite en son honneur. Mais même les villes dépourvues de corps ·saints voulurent posséder des basiliques que l'on dédia à un saint vénéré ailleurs ; des reliques étaient alors demandées pour tenir lieu de corps saint : en Occident où l'on se refusa longtemps à toucher à l'intégrité du corps vénéré, ces reliques représentatives étaient les linges ayant touché le corps du saint, de l'huile de la lampe qui brûlait devant son tombeau,. de la pous– sière de son sépulcre. Le rituel de consécration variait selon la nature de l'église à dédier. Dans une basilique élevée sur un tombeau, il n'était pas nécessaire d'opérer, un transfert et une nouvelle dépm,ition des reli: ques (à moins qu'on les changeât de place). Dans une basilique élevée en l'honneur. d'un saint véné– ré dans une autre ville, le transfert des reliques représentatives (ou des véritables reliques si l'on en avait obtenu d'Orient où les mêmes scrupules n'existaient pas) était partie obligatoire et inté-
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