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156 ESPRIT ET VIE 2-n1.7g eaux administratifs, d'écoles, de errains de sports, d'universités. Des villes nouvelles ont été intégrale– ment dessinées sur le papier dans la région pari– sienne ; elles sortent de terre. Si de nouvelles églises ne sont pas prévues et édifiées en temps voulu, le sous-équipement cultuel se fera durement sentir et aura infailliblement de grandes réper– cussions sur le comportement religieux des habi– tants (3). Le détachement vis-à-vis de l'Eglise de larges couches de la population au XIX" siècle s'ex– plique en partie par l'absence d'encadrement re– ligieux (ouvriers des faubourgs). Il faut construire ; la vie n'attend pas. L'Eglise d'aujourd'hui, comme celle d'hier (même avant l' « ère constantinienne ») a besoin des « :rµaisons de prière », de lieux appropriés où puisse être célébrer dignement !'Eucharistie qui la cons– truit. L'Eglise est rassemblée essentiellement pour célébrer !'Eucharistie et en vivre ; elle est en mar– che vers le sanctuaire céleste pour la grande litur– gie de l'éternité que !'Eucharistie anticipe et réa– lise dès maintenant. Sauf s'il survenait de l'extérieur quelque per– sécution qui entrave son activité et la contraigne à se faire souterraine et invisible, l'Eglise d'au– jourd'hui et celle de demain aura besoin d'élever et de consacrer des lieux de culte. Le temps de construire des églises est loin d'être révolu. C'est pourquoi il était nécessaire d'inclure dans la réforme liturgique une révision des rites de consécration des églises et des autels. Elaboration du nouvel « Ordo » La restauration de la liturgie de la Semaine Sainte sous le pontificat de Pie XII avait été sui– vie, sous Jean XXIII, de la révision et de la pu– blication de la portion du Pontifical romain con– cernant les « choses », les « res ». Depuis 1961, nous possédions donc un rite rénové de consé– cration des églises et des autels (4) ; mais les principes adoptés à la suite du Concile pour la révision des autres livres liturgiques rendaient né– cessaire la remise en chantier de cette première restauration anté-conciliaire (5). C'est en mai 1970 que fut constitué sous la di– rection de Mgr Pierre Jounel le groupe d'études chargé de la réforme des Ordines composant le 2e livre du Pontifical. Le travail mené rapidement reçut l'approbation de l'Assemblée plénière de la Congrégation pour le Culte divin en mars 1972 • à la suite de quoi fut imprimé « pro manuscrip'. to » un volume adressé aux Conférences épisco– pales, aux Centres d'études liturgiques et à de nombreux experts. Les remarques reçues de tou- (3) Voir Le Colloque « La ville et le sacré » Paris, 13-14 décembre 1969, Actes publiés dans Axes' avril-mai 1970. ' (4) Les commentaires de !'Ordo de 1961 sont sur– tout : _C. Braga, In secundam partem Pontificalis Romani, dans Ephemer_ides liturgicae, t. 76, 1962, p. 201-280 ; A.-G. MartJmort, Le nouveau rite de la dédicace des églises, dans La Maison-Dieu cahier 70, 1962, p. 6-31. ' (5) Voir 1.-M. Calabuig, L' « Ordo dedicationis et a/taris », Appunti di una lettura, dans Notitiae, n° 133-135, août-octobre 1977, p. 391-450. tes les parties du monde catholique - ont fait l'ob,. jet d'un examen attentif et ont servi à la rédac. tion définitive du Rituel qui, après approbation, par le Saint-Père, a été publié par un décret de la S.C. pour les Sacrements et le Culte divin, le 29 mai 1977, en la fête de la Pentecôte. L'Ordo en latin est entré en vigueur dès la promulgation . ceux en langue vernaculaire le seront au jour fixé par les Conférences épiscopales lorsque les tra. ductions auront été mises au point et dûment ap. prouvées par le Saint-Siège. L'Ordo est moins étendu que le projet ; il ne comprend plus que ce qui concerne les églises et les autels (avec un rituel de bénédiction des calices et des patènes), à l'exclusion des autres portions du livre II du Pontifical (bénédiction d'un . calvaire, d'une cloche, d'un cimetière, réconcilia. tion des églises, couronnement d'une Image de la Vierge). Le nouveau livre liturgique comporte seulement sept chapitres : - 1. Rituel pour la pose de la première pierre ou l'ouverture du chantier d'une église. - 2. Rituel de la Dédicace d'une église. - 3. Rituel de la Dédicace d'une église en la- quelle le culte est déjà célébré de manière régu– lière. - 4. Rituel de la Dédicace d'un autel. - 5. Rituel de bénédiction d'une église. - 6. Rituel de bénédiction d'un autel. - 7. Rituel de bénédiction des calices et des patènes. Le terme de « consécration » n'est plus utilisé ; dans la terminologie adoptée, le mot ne s'appli• que qu'aux personnes (consécration des vierges, vie consacrée...) ; d'où la recherche de termes scripturaires traditionnels susceptibles d'expri– mer ce que l'Eglise entend réaliser ; ,on n'a pas eu à chercher bien loin : il y avait « dédicace • et « bénédiction ». La dédicace concerne normalement les édifices sacrés destinés de manière stable et permanente à la célébration des saints mystères ; la bénédic– tion regarde les oratoires privés, les chapelles ou les édifices sacrés qui ne sont affectés que tem– porairement au culte. Quant aux autels, l'autel fixe fait normalement l'objet d'une « dédicace » (l'expression est nou– velle) ; l'autel portatif, table destinée à servir ex• clusivement et manière permanente au « Repas eucharistique », peut aussi faire l'objet d'une dé• dicace ; à défaut il recevra la « bénédiction » du rituel. Quelques nouveautés. Une seule section est entièrement nouvelle : le rituel de dédicace d'une église en laquelle le culte a déjà été célébré et l'est de façon régulière, « de more ». Le cas est très fréquent pour des raisons de né• cessité pastorale ; peu d'églises actuellement sont dédiées le jour même de leur inauguration. Mais le rite n'a plus alors sa pleine signification de

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