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_2-JII-78 DOCTRINE 155 Il endure la fièvre du supplice (comparer V. 16 et Jn 19, 28). _ Il a les mains et les pieds meurtris et immobilisés et nous sommes quelque peu surpris de voir que ce verset dix-septième n'est pas appliqué au Crucifié avant saint Justin. - Comme le psalmiste il voit ses vêtements tirés au sort (v. 19 ; Mt. 27, 35 ; Jn 19, 24). Comme lui, et plus que lui, rendu parfait par la souffrance, il pourra dire au Père qui lui confie ses enfants : « J'irai annon– cer ton Nom à mes frères et te louanger au milieu de l'assemblée » (v. 23 ; Hé. 2, 12). - Pour nourrir ses frères , Jésus instituera son festin d'action de grâce, devenu très vite !'Eucharistie universelle : obéissant au « faites cela en mémoire de moi », toutes les nations feront en effet mémoire de son sacrifice et se tourneront vers le Seigneur (vv. 27-28). La royauté du Seigneur Dieu deviendra la royauté du Christ Seigneur (Ap. 11, 15, etc.). Comme le Serviteur d'Isaïe 53 et comme l'humble croyant du Psaume 22, Jésus sait qu'il aura une postérité et que, élevé de terre, il attirera les hommes de tous les pays et de tous les temps (Jn 12, 32). VI. - LE PSAUME ET NOUS En relisant ce Psaume après et avec Jésus, nous raviverons - notre contemplation de la Passion et de l'ampleur du salut par elle donné, - notre participation à la Passion par la patience au cœur de notre propre souf– france, désormais éclairée de toute la lumière pascale. Nous saurons, tous et chacun, reconnaître dans ce Psaume : '' les nuits de nos épreuves, de nos maladies, de nos deuils, de nos découragements, de nos doutes ; * nos pères dans la foi : ceux de l'Ancien Testament, ceux du Nouveau Testament, ceux de l'histoire de l'Eglise, la foule de la Toussaint, avec tel visage très proche ; * notre adoption baptismale cette re-nais– sance, qui a presque coïncidé avec notre naissance (vv. 10-11) ; * des « fauves », peut-être, auxquels nous nous sommes heurtés ; * le témoignage à donner à nos frères et l'invitation au Festin du · Royaume, que nous devons transmettre à tous sans excep– tion (Mt. 22, 1-10) ; * la charge de « faire mémoire » toujours et partout de ce que Dieu a fait pour le Christ et le Christ pour nous ; * enfin le devoir d'évangéliser chaque géné– ration montante, en lui faisant connaître la fidélité du Seigneur à son dessein de salut et la réalisation de ce dessein à tra– vers la souffrance : c'est par la croix que l'on monte jusqu'à la joie ; l'épreuve est pascale. P.-E. BONNARD. LE NOUVEAU RITUEL DE LA DEDICACE DES EGLISES SOMMAIRE :Des lieux de culte consacrés à Dieu ? - Elabora– tion du nouvel « Ordo ». - Quelques nouveau– tés. - Pose de la première pierre. - Rituel de la dédicace d'une église. - Dans une église ou le culte est déjà célébré. - Dédicace d'un autel. -Adaptations relevant des conférences épisco– pales. - Conclusion. Des lieux de culte consacrés à Dieu ? « Quelle sainteté ont ces pierres pour que nous en fassions la fête ? », disait saint Bernard à ses moines un jour de Dédicace : « Elles sont sanc– tifiées, il est vrai, mais ce n'est qu'à cause de vous » (1). L'église qui se dresse au oœur des villages, la cathédrale qui veille au centre des vieux quar– tiers, l'édifice plus effacé qui sert de lieu de culte aux zones suburbaines de création récente, sont (1) S. Bernard, Sermon I pour la Dédicace, n. 1, PL t. 183 c. 518-519. essentiellement les signes de l'Eglise en quête de son Dieu et en marche vers la Jérusalem céleste, les signes de la présence permanente de Dieu au milieu des hommes. Il n'y a d'église que parce qu'il y a des chré– tiens ; il a fallu qu'une communauté chrétienne éprouve le besoin de s'assembler pour que sur– gisse de terre cet édifice particulier qui porte le nom même de l'Eglise et qui, par sa disposition interne comme par toute sa structure proclame sa destination ; cette destination est cultuelle. Les campagnes pourvues depuis des temps im– mériaux (mais surtout depuis les 1x<-x1< siècles) d'églises qui ont été, tant au plan spirituel que temporel, le centre de la vie rurale, continuent à se dépeupler (2) ; les chrétiens se déplacent ; de nouvelles agglomérations naissent sans discontÏ" nuer en dépit de toutes les crises économiques. Si le rythme d'urbanisation se maintient dans les trente années à venir, toutes les villes de France auront doublé de population : ce qui suppose la création de nouveaux quartiers, de nouveaux lo- (2) G. Le Bras, L'église et le village, Paris, 1976.
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