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176 ESPRIT ET VIE 9-III-78 ) Pour la dédicace d'un autel, on utilise le rituel même de dédicace des églises dans sa partie cen– trale. Les rites initiaux de la Messe comportent la bénédiction de l'eau avec l'aspersion du peuple et de l'autel. Après la liturgie de la Parole et l'homélie, on chante Je Symbole suivi des litanies des saints, puis l'évêque procède à la déposition des reliques (si l'on en a), il chante la prière de Dédicace, puis fait l'onction, l'offrande de l'en– cens (avec embrasement de l'autel) et la vêture– illumination de l'autel. La Messe célébrée est celle de la dédicace d'un autel (et non plus celle du saint titulaire) . A Noël, à !'Epiphanie, à !'Ascension, Je Dimanche de la Pentecôte, les Dimanches d'Avent, du Carême et de Pâques, si l'on procède à la dédicace d'un autel, la Messe reste celle du jour, à l'exception de !'Orai– son sur les offrandes et de la Préface, du fait du lien était qu'elles soutiennent avec le rite. Adaptations relevant des conférences épiscopales. Selon le principe adopté dans tous les nouveaux livres liturgiques (à l'exception du Missel et de la Liturgie des Heures) , plusieurs paragraphes pré– voient explicitement les adaptations qui pourront être faites par les Conférences épiscopales. Mais dans le cas de la Dédicace plusieurs réser– ves expresses sont faites ; l'adaptation ne doit pas aller dans le sens d'une simplification et d'un appauvrissement ; le rite ne doit rien perdre de sa noblesse et de sa solennité. Jamais il ne faudra omettre la célébration de la Messe avec sa Préface propre et la Prière de Dédicace ; quant aux rites qui, en vertu de l'an– tique tradition liturgique, revêtent un symbolisme et une puissance d'évocation très forte, en parti– culier l'onction, l'offrande de l'encens, la vêture et l'illumination de l'autel, il faut les conserver ; une raison très forte sera nécessaire pour qu'on s'en dispense. Enfin il est rappelé que les adaptations ne se font pas sans consultation du Siège Apostolique et sans avoir obtenu son consentement. Le rite de bénédiction est celui qui convient aux oratoires privés, aux chapelles, aux lieux qui ne sont affectés que temporairement au culte. La bénédiction est conférée par l'évêque diocé– sain ou un prêtre délégué par lui ; si la bénédiction de l'église comporte la dédicace d'un autel fixe, l'évêque se réservera la bénédiction. La Messe commence par les rites de bénédiction de l'eau, d'aspersion du peuple et des murs du nouvel édifice. A !'Offertoire, si l'autel est déjà béni, on procède à sa vestition et à son illumina– tion, sinon il reçoit à ce moment la bénédiction ou la consécration. Ces chapitres sont encore simplifiés par rapport au rituel de 1961 ; l'intention est de faire mieux ressortir par contraste l'importance de la Dédi– cace. Le bénéfice le plus clair de ce dépouillement sera d'inciter les évêques à procéder effectivement à la dédicace des nouvelles églises dès leur achève- ment et à ne pas se contenter d'une simple céré. monie de bénédiction qui pourrait laisser les fidèles sous l'impression d'une certaine frustration. * ** S'il est une ligne de force qui apparaît claire. ment dans les diverses parties du nouvel ~rdo, c'est la relation constante entre l'église de pierre et le Temple vivant que forme la communauté des chrétiens ; maints détails des nouveaux rites le rappellent explicitement ou implicitement. Césaire d'Arles enseignait aux fidèles à intério. riser la liturgie de la dédicace à laquelle ils pre– naient part, à la vivre spirituellement en eux. mêmes : « Quand nous célébrons ces fêtes, frères très chers, nous devons nous appliquer avec soin et travailler de toutes nos forces à ce que s'accom– plisse invisiblement en nous ce que nous vénérons visiblement dans les temples et les autels. Bien que ces temples que nous voyons construire avec de la pierre et du bois soient saints, les temples de nos cœurs et de nos corps ont encore plus de prix devant Dieu ; en effet, ceux-là sont l'œuvre de l'homme charnel, ceux-ci celle de l'artisan même du monde. Les temples de pierre et de bois sont conçus par le génie de l'homme ; les temples de nos corps sont élevés par la main de l'artisan céleste lui-même... « Je ne sais avec quel front, avec quelle cons– cience souhaite se réjouir lors de la consécration d'un autel celui qui n'a pas soin de conserver la pureté dans l'autel de son corps ; quant à nous, frères très chers, appliquons-nous à agir de telle manière que nous méritions toujours de célébrer une double festivité : nous nous réjouissons de la consécration d'un temple ou d'un autel ; de même méritons de posséder la joie spirituelle en celui qu'on ne voit pas par la chasteté du corps et la pureté de l'âme » (12). Le nouveau rituel dépasse la perspective morale qui se cantonne à l'individu ; comme l'Office de la Dédicace aux incomparables accents, il s'appli– que à orienter les regards de tous vers le mystère de l'Eglise, accomplissement et plérôme du Christ. Le seul vrai Temple de la Nouvelle Alliance est l'humanité du Christ, c'est le lieu où les hommes sont assurés d'entrer en relation avec Dieu, la de– meùre permanente de Dieu au milieu des hommes. Parce qu'ils sont membres du Christ total, les fidèles eux-mêmes sont élevés à la dignité de tem– ples, comme le disait Philippe, évêque d'Héraclée, au chef de la police venu poser les scellés sur l'édifice de la communauté lors de la persécution de 303 : « Tu t'imagines peut-être que le Dieu tout– puissant habite plutôt dans les murs de pierre que dans les cœurs des hommes ! » (13)·. Dom Guy-Marie OURY, m.b. (12) PL, t. 39, C. 2169-2170. (13) Mabillon, Vetera analecta, t. IV, p. 136. IMPRIMATUR. Lingonis, 7-111-78. G. MICHEL. Le Directeur de la Publication : R. DESVOYES. Imprimerie Dominiqua Guénlot. - 52200 Langras

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