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LES INDIE:t-·s .MOTILONES nomment eux-memes Dobokubí, et appellent les Indiens et les Kcgres Kiri– ki.-i, nom qui est celui de la tribu karib du Sud .fü lac de Maracaibo. Cette langue est certainement celle des Kunaguasaya. Sur les 'treize mots notés par G. REICHEL-DOLMATOFF e: Carlos GuTIERREZ, deux sont nette- 1Úent comparables a ceux du vocabulaire des Do::iokubí et sept se rattachent a la meme famille linguistique que celui-ci. Une seconde raison justifie ce poiu de vue. Le Pere Francisco de CA_TAR– R0JA situe les lndiens dont il a recueil.i la langue :ians les forets des provinces de Santa Marta et Ataracayo. Aristi<les RoJAS n'a pas hésité a substituer au nom Ataracayo le 110111 de Maracaibc,; cette iriterprétation nous parait tres di,cutable. 11 est certain que le mot Ataracayo ne figure pas dans la nomen– clature géographique, ancienne et moderne, de la région, mais G. REICHEL– DoLMATOFF nous a suggéré (28) l'inte:-prétation suivante a.' laquelle nous nous rallions volontiers : les diverses tril:us motilones se dénomment en ajou– tant au nom de la région ou elles habitent le suffixe -tok; c'est ainsi que les lndiens du río Irápa s'appellent Irápa--tok, ceux du río Iróka, Irókd-tok, etc ... En parlant d'un groupe qui n'est pas le leur, les Indiens remplacent le suf– fixe -tok par le suffixe -táyo. Par cxemple, les voisins des lróka-tok les appellent lróka-táyo, les voisins de la tribu du .río Tucucú : Túku-táyo, etc ... En résumé, a un nom géographique quelconque, on peut ajouter le suffixe -táyo pour désigner les habitrnts de la région. Par conséquent, les riverains du río Tarra pourraient étre les Tarra-táyo, mot qui, sous la plume inexperte de Francisco de CATARROJA 1, serait devenu Ataracayo. Or les Indiens, pres de qui furent recueillis les vocabulaires de G. REICHEL– DornATOFF et de Carlos GuTIERREZ, au Sud du Cerro Caballito, vivent dans le bassin du río Tarra. G. REICHEL-DoLMATOFF note encore que le río Tarra appartient bien a l'ancien gouvernement de Santa Mar:a et que, si le vocabulaire. de Francisco de CATARROJA avait été recueilli dans une autre région au Nord de ce río, le titre du manuscrit aurait parlé de b « gobernación >> de Vénézuéhr: Toutes ces raisons semblent suffisantes pour: ustifier l'origine que nous pr::>posons pour le document du moine capucin. Si l'importance de ce document r::e peu t etre sous-estimée, il convien t toutefois, pour l'apprécier asa juste valeur, de tenir conipte des conditions dans lesqnelles il a été recueilli. L' '. nformateur était un petit Indien, un l. ÜLI du copiste qui a recopié le ms ., si l'on admet que celui-ci n'est pas de . la main méme du collecteur.

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