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APPENDICE I: DOCUMENTI INEDITI 459 ressement, et je lui ai répété qu'il pourrait devenir funeste de faire jouer des ressorts que je connaissais, dans une affaire dont les acteurs principaux ne croient point aux fourberies soidisant pieuses. IV. - Les choses en étaient la, lorsqu'on m'a apporté hier a midi une lettre de la propre main de l'Infant congue en ces termes: « J'allais, Résident, prendre la plume pour vous répondre sur ce » « dont vous me parlates avant hier; mais pour pouvoir donner une » << réponse bien exacte sur une chose si délicate et si serieuse, j'aurais » « plaisir que vous me mittiez en écrit bien clairement, les désirs du » « Premier Consul que vous m'éxposates de vive voix. Et en attendant, » « Résident, je me répete avec tout !'estime et l'amitié votre tres » « affectionné. Signé Ferdinand ». A' 3 heures, j'ai fait remettre au Ministre, avec priere de la faire passer sur le champs a S.A.R., le réponse suivante: « Monseigneur. En me choisisiant pour Résident de la Rép. Fran- » << ~aise pres V.Al.R. l'intention du Premier Consul a été d'abréger tous » « les délais et meme de supprimer toutes les formules dans les négotia- » « tes que ma mission pourrait offrir, et c'est dans cette víle qu'il vous » « invite par mes lettres de créance, a donner une foi entiere a tout » « ce que je dirai de sa part a V.A.R. Si dans l'audience particuliere » « que V.A.R. a eíl la bonté de m'accorder avant hier, j'ai pu lui lais- » « ser des doutes sur une point quelconque, qu'elle daigne m'appeller » « pres. d'elle et je m'empresserai de les éclaircir ». « Je prie V.A.R. de recevoir avec bien veillance l'assílrance de» « mon profond respect.». L'audience particuliere du 30 Vent6se pendant laquel je me suis entretenu avec l'Infant durant plus de 30 minutes avait été trop claire, trop positive; sa demande de réflechir sur l'abdication de sa souverai– neté présente, sa renonce anticipée au Grand Duché de Toscane, et sa promesse d'une réponse cathégorique et faite pour etre envoyée a mon Gouvernement étaient des circonstances trop précises, pour que je puisse me dissimuler que sa lettre est le fruit d'une suggestion que je dois repousser'. Comme le dit me réponse, s'il est resté des doutes, je :suis la pour les éclaircir ou les lever. V. - Ce serait s'abuser a plaisir que de ne pas appercevoir dans cette démarche du Prince, une preuve nouvelle de sa faiblesse. Je sais positrvement qu'en arrivant a Colorno le 30 au soir il a écrit tres longtemps, et je suis persuadé qu'on a I'idée de lui procurer des actes ·écrits de la conservation desquels des fanatiques imbéciles, croyent qu'ils pourraient faire usage un jour, et peut~étre osent-ils espérer des a présent que par quelque publication violatrice de tout se que les gouvernements se doivent entre eux, ils arréteraient l'accomplissement des destinées de l'Italie et feraient reculer des événemens qui doivent donner la paix au monde. Je ne sortirai pas du cercle étroit que j'ai tracé, et je n'en laisse– rai pas sortir quelque voyage qu'on veuille tenter dans les pays des chimeres. Le Prince est bon, me répetent des voix complaisantes, et peut-etre officiellement disposées en echos. Oui, mais la bonté ne mérite ce nom qu'autant qu'elle est accompagné de la fermeté et de la justice. ,Je la cherche cette bonté dans des États ou des légions fainéants prescri– vent au peuples de les nourrir de leurs sueurs; dans une ville dont la surface est pieusement envahie par les moines des deux sexes, dont

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