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qui est la volonté divine. 11 se liera a elle, si on peut dire, sur toute son étendue soit qu'elle commande, soit qu'elle se borne a des conseils. Appelé a suivre Jésus qui fut le parfait religieux de son Pere d'aussi pres qu'il le pourra il fera sien le programme d'action qui fut celui du Fils de Dieu incarné qui disait, en parlant de son Pere : « Qure placita sunt ei facio semper ! » « Le bon plaisir de mon Pere, je le fais toujours >> (J oan., VIII, 29 ). Et ce fut tellement vrai qu'il en est résulté de !'embarras pour les théologiens qui n'arrivent pas a dire si c'était le ,cómmandement du Pere, ou simplement son désir, que J ésus moun1t sur la Croix. Le chrétien appelé a tendre a la perfoction devient ainsi le « relié par excellence » a la volonté de Dieu, il mérite -d'etre appelé religieux a un titre spécial, il l'est par antono• mase. C'est pourquoi pour simplifier le discours, on dit : « religieux » sans autre complément. Mais, a ce point de notre méditation, il nous faut considérer l'éminente dignité qui, par le fait meme de cette excellente dépendance, se trouve etre celle de la condition religieuse. Comme saint Paul le religieux pourrait signer ce Vinctus Christi >> (Eph., III, 1 ). Or, saint Jean-Chrysostome, glosant une pareille signature, déclare qu'etre ainsi l'enchainé de Jésus-Christ c'est plus que le Consulat et l'Empire, c'est plus ,que d'etre Apotre ! Mais aussi faut-il prendre garde aux autres conséquences inéluctables d'une pareille condition si l'on veut qu'elle ne soit pas purement nominale mais réelle. Puisque c'est la con– tinuelle et, autant que possible, parfaite dépendance de la volonté de l'homme par rapport a la volonté divine, qui fait réellement le religieux, s'il arrivait a celui-ci de céder a la tentation d'agir si peu que ce soit d'une fai;,on indépendante, il s'écarterait pour tout autant de la ligne de sa vocation. 91

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