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Le sens commun ne saisit-il pas déja un peu cette vérité, lui qui fait décocher le qualificatif méprisant de « défroqué » a quiconque abandonne la vie religieuse apres l'avoir prati– quée ? On est certes, moins dur, moins mordant, a l'égard de ceux qui changent d'occupation commerciale. Tout au plus, si ces changements sont trop fréquents, accusera-t-on quel– qu'un de manquer de suite dans les idées. Et ce sera tout. Mais pour un retour au siecle ?... « Oh ! monsieur, ce n'est pas la meme chose ! Jl Non ! ce n'est pas la meme chose. D'abord, parce que ce qu'on engage en entrant en religion n'est pas simplement de l'argent ou des connaissances tech– niques. C'est sa vie ! Or, une vie humaine ne se prete pas : elle se donne ou se refuse ! Une concession a la petite semaine la déshonorerait. Ensuite, parce que les raisons du contrat sont de celles qui ne peuvent etre surmontées par aucune considération majeure. Le choix d'une situation commerciale peut etre raisonnable– ment révoqué par la possibilité se présentant d'une situation meilleure. Mais que pourra trouver de meilleur celui qui a rei;u le Seigneur pour sa part ? 11 ne pourra done jamais jus– ti:fier vraiment un changement dans son choix. Vous m'objecterez le « non vos me elegistis sed ego elegi vos » (J oari., xv, 16 ). Parfaitement d'accord ! L'initiative du contrat de religion revient a Dieu. Mais n'oublions pas non plus le ce ego Dominus et non mutor Jl (Malac., III, 6 ). Aucune versatilité ne peut venir de cette cause. Done toute inconstance est injustifiable. Pour peu, d'ailleurs, que nous revenions aux symholes litur– giques déja médités, nous dégagerons la meme conclusion. II faut enterrer le vieil homme ! Mais les sépultures ne sont pas, sur terre, des dispositions provisoires. II faut revetir le Christ ! Mais cela exige qu'il anime désor-– mais irrévocablement notre vie dans ses manifestations les plus profondes. Le Christ ne saurait etre considéré comme une gabardine qu'on revet les jours de pluie et qu'on raccroche ensuite au porte-manteau ! 82

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