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C'est donner a entendre que la ferveur propre a la vie nou– velle que nous devons embrasser en religion ne saurait tenir ni dans des habitudes, ni dans une mentalité séculieres. Ne rapporte-t-on pas que saint Basile disait a un sénateur qui avait voulu se faire moine sans renoncer a ses habitudes de séna• teur : « Senatorem perdidisti et monachum non fecisti ». En somme, double dégíit, double sottise : le vin et les outres ! Et pourquoi nous étonnerions-nous de la nécessité de cette transformation radicale: « Renovamini (« ananéousthai » c'est– a-dire de fond en comble) spiritu mentis vestrre » (Eph., 1v, 24) exigée par l'évolution en nous de la vie surnaturelle laquelle n'en exige pas autant des séculiers, alors que le Sei– gneur a mis, dans la nature elle-meme, des exemples suffisants pour nous aider a comprendre ?.... La vie animale, en effet, garde bien la meme dénomination chez tous les animaux sans avoir, chez tous, les memes exigences évolutives. Un chat, des sa naissance, prend une fai;on de vivre qu'il gardera jusqu'a sa mort, celle du quadrupede félin. Une chenille, par contre, commence a vivre en rampant, sans aucune possibilité d'élé– vation, terre a terre au possible ; mais l'évolution de sa vie lui imposera, a la date 6.xée par la Providence, de se méta– morphoser en chrysalide. Désormais cloitrée, sa vie prend une forme entierement nouvelle et qui ne sera pas définitive car, au temps voulu, l'enveloppe de la chrysalide éclatera pour laisser échapper un papillon. C'est bien le meme animal que la chenille, mais avec une fai;on de vivre on pourrait presque dire opposée. J adis entierement terre a terre, maintenant, il fuit le contact avec le sol, choisissant les fleurs pour ses repo– soirs. Or, il n'était pas libre de ne pas se transformer. Le refus de la métamorphose eiit été le déclin de sa vie, son arret de mort. Ainsi la vie de la gríice, en certaines ames, exige, a partir d'un jour prévu et préparé par Dieu et qui est celui de l'en– trée en religion, une transformation radicale dans la fai;on de vivre, qui, si elle était refusée, compromettrait gravement tous les développements ultérieurs de cette vie surnaturelle. Cette nécessité est implicitement déclarée par le droit canon qui qualifie la vie religieuse d'« état » particulier dans l'Eglise, 72

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