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S'e:fforcer a l'unité des esprits ne signi:6.e d'ailleurs nulle– ment uniformiser les manieres de voir. L'uniformité n'est la forme d'unité que du matériel, et si le bon Dieu l'avait voulue aussi pour les esprits, il aurait donné a tous les memes moyens d'envisager les choses. Or, il n'en va pas ainsi. Déja au point de départ de notre connaissance sensible, nous n'avons pas les memes yeux. Elle est extreme la variété des lentilles cristal– lines. Nous ne pouvons done pas voir tous la meme chose. Et dans le domaine de l'intelligence pure la variété des moyens n'est pas moindre. Ce qu'il faut retenir c'est que, si notre point de vue répond a quelque chose d'objectif, il n'épuise pas la véiité d., son ~Nous ne savons le tout de ríen, pas meme d'un grain de sable ! Seul Dieu sait le tout de tout. L'unité des esprits devant done se faire dans la vérité, elle résultera, non de l'uniformisation des points de vue, mais de leur har– monisation par la recherche d'un point d'accord; d'une ouver– ture de l'intelligence non d'une restriction. Elle constituera un enrichissement en s'interdisant d'etre une suf:6.sance . L'unité qui résulte, en effet, de l'harmonie est incomparablement supé– rieure a l'unisson. Elle est la seule qui ne contrarie pas les desseins de Dieu qui a voulu l'originalité de chaque sainteté personnelle. L'unité des creurs, elle, résultera de leur rencontre pratique et constante dans le service commun. Car en accomplissant une hesogne de communauté parce qu'elle est de communauté, on travaille pour tous, on se donne pratiquement a tous. Le seul écueil, done, a éviter, en vie religieuse, c'est de se faire ses occu– pations a soi, ses ceuvres a soi, tendances généralement trop regrettablement manifestes chez le ce vieux gan;on )J ou la « vieille :6.lle )J ( « Ne piger sis ad communia et ad singularia promptior ii recommande l'lmitation, I, c. XIX, 5). Certes ! chacun est et doit etre spécialisé en sa fonction, comme dans mon corps mon ceil, mon oreille, ma main sont spécialisés dans leurs fonctions et les autres organes n'usurpent pas leur domaine, mais aucun ne fonctionne d'une fac.on particulariste, individualiste. Ils n'agissent tous que pour le service de tout le corps. Ainsi, en religion, il ne doit pas y avoir les reuvres du Pere Untel, mais les diverses táches con:6.ées aux divers 65 LA VIE RELIGIEUSE 5

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