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.gination, de sensihilité, d'ou des enthousiasmes plus rapides, un plus grand sens des nuances, des délicatesses d'artiste, etc... Mais c'est le revers de cette médaille qu'il nous faut considérer. Ce revers, c'est, d'abord, me semhle-t-il, pour l'ensemble, une moindre fermeté de caractere. Les anciens étaient d'ordi– naire plus rudes, plus taillés a coups de hache, mais la fermeté de leur caractere évoquait le chene massif qu'on peut laisser .au soleil et a la pluie sans qu'il risque de broncher. Les modernes, plus policés dans l'ensemhle, plus agréahles de ver– nis, sont un peu comme le contreplaqué. Trop exposés aux influences adverses, ils risquent de révéler le superficie! de cer– tain fini, ils risquent de se décollet !... Mais, bien maintenus, dans un bon cadre de vie, ils ne cesseront pas de donner pleine satisfaction. Or, a ce besoin d'etre plus encadré, répond, et ne peut répondre, que la vie de communauté. A y regarder de plus pres, en effet, la progression indé– niable, avec le cours des siecles, de la sensibilité vers l 'hyper– sensihilité, en meme temps qu'elle entrainera une rapidité de plus en plus grande des réactions, provoquera, aussi, de plus en plus fréquentes et profondes, les dépressions nerveuses, si liées avec le moral ! Passes dangereuses ou l'on a l'impression de perdre pied !... Alors « Vre soli !... » Mais heureux celui qui subit l'épreuve dans un bon milieu de vie de communauté. II s'y produit alors cette sauvegarde réciproque qui joue, chez les alpinistes, entre les membres d'une meme cordée. Si le pied de l'un glisse et si son poids l'entraine vers l'abime, ses camarades, qui, eux, se trouvent bien agrippés a la roche, le soutiendront par la corde qui les relie tous. Et peut-etre qu'un peu plus loin ce sera celui qui aura été ainsi sauvé qui con– courra a sauver, a son tour, son voisin. Le Seigneur ne permet pas que ce soient tous les membres d'une meme communauté qui subissent la meme épreuve en meme temps. Tandis que l'un est éprouvé, les autres jouissent d'un excellent entrain. Ils portent done, la plupart du temps sans s'en douter, celui qui a l'impression de perdre pied. Et celui-ci, a son tour, une fois bien rétahli, concourra a rendre le meme service aux autres. 59