BCCCAP00000000000000000001358

religieux sera harcelé de questions témoignant d'une radicale incompréhension. « Mais pourquoi fais-tu cela ? Le bon Dieu ne l'a pas dit !... Vous ajoutez a l'Evangile !... Et avec toutes vos prieres vous devez casser la tete au bon Dieu !... II n'en demande pas tant ! J> etc... De telles réflexions, entendues une fois en passant, ne sont guere dangereuses. Le religieux sait a quoi s'en tenir et, bie.n• tot il se retrouvera au milieu de ses freres, favorisés des memes gráces que lui, et sa conviction demeurera entiere. Mais ima– ginez qu'il soit seul, au milieu du monde, n'entendant que des réflexions de ce genre, du premier janvier a la Saint-Sylvestre, comment ne finirait-il pas par se demander si c'est bien lui qui a la tete sur les épaules ?... II y a pis. Ce brave « monde » parce qu'il ne comprend pas, devient facilement insidieux avec la plus tranquille bonne foi. Que les freres, les sreurs, les neveux, les nieces s'ingénient a faire manquer au religieux de passage son oraison, son exa• men de conscience, etc... c'est chose courante. Ils sont telle– ment persuadés que les religieux exagerent ! Et non seulement ils ne se font pas scrupule de machiner ainsi des amputations d'observance du « bon pere » ou de la << honne sreur », mais ils en gardent l'impression d'avoir fait une bonne action, un acte de charité. Une fois en passant, cela, non plus, ne tirera pas a consé– quence, mais si les observances religieuses étaient ainsi cons– tamment battues en breche par le milieu habituel de vie, qu'en resterait-il au bout de l'année ?... B. - Des raisons de psychologie. A chaque homme, la Providence donne exactement le tempérament qu'il lui faut pour se sanctifier au maximum. Se plaindre, done, du tempé– rament que le siecle nous a fait est une sottise et une mécon– naissance de la perfection de la Providence de Dieu. Cette vérité bien gardée présente a notre esprit ne nous dispense pas de surveiller les points forts et les points faibles de ce tempérament. Ici nous n'avons pas a insister sur les « forts » qui consisteraient, sans doute, dans !'ensemble des tempéra– ments modernes, en une plus grande vivacité d'esprit, d'ima- 58

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz