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11 POURQUOI CETTE COMMUNAUTÉ EST-ELLE INDISPENSABLE? Outre la raison des plus profondes tirée de la nature meme de notre vie surnaturelle qui est une vie corporative dans le Christ, raison que nous avons déja donnée plus haut, il en est d'autres qu'on aura sans doute profit a considérer. A. - Des raisons d'opportunité de plus en plus urgentes. A toute forme de vie, il faut un climat, une atmosphere appro– priée pour qu'elle se maintienne et pour qu'elle prospere. Le plus vigoureux plant de palmier s'étiolerait et creverait en Norvege. Tout comme le plus robuste sapin de Norvege creve– rait au Sabara. Or le climat approprié a la vocation religieuse existe de moins en moins dans le siecle, meme si on n'entend par la que les milieux qui se disent et se croient chrétiens. De moins en moins, dis-je, car aux premiers temps de l'Eglise, la menta– lité des fideles du siecle était si proche de la mentalité reli– gieuse qu'il arrivait que des ménages sans enfant, comme Ana– nie et Saphire, vendissent tous leurs biens au profit de l'Eglise qui prenait alors ces fideles en charge. Mais les choses allerent bientot en empirant, et il fallut, sans tarder, donner aux vierges et aux veuves, qui firent les premieres tentatives de vie reli– gieuse, un voile distinctif, qui, les unissant moralement entre elles, commen(,ait leur séparation du monde. Les siecles qui survinrent apporterent la preuve que c'était encore insuffi~ant et, des le Iv" siecle, les vierges étaient retirées du siecle et mises non seulement en communauté, mais en cloture. Qui oserait soutenir que l'atmosphere séculiere s'est amé– liorée, depuis, dans le sens du pur christianisme et non pas dégradée dans le sens du paganisme ? Aussi le milieu séculier actuel, meme chrétien, s'il admire toujours la vie religieuse, du moins certaines formes plus com– préhensibles pour lui, n'en comprend pas toutes les subtiles exigences. Dans sa propre famille, si par hasard il y passe, le 57

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