BCCCAP00000000000000000001358

d'une difformité. Saint Paul nous en a avertis explicitement : « in mensuram unius cujusque membri » (Eph., IV, 15-16). Et a ce propos, il faut prendre garde a la fa¡;on d'entendre un argument, avancé parfois en religion : « <.;a s'est toujours fait !... » Si l'on veut dire par la que cette fai;on de procéder a pour elle la sagesse, la prudence et la sainteté de nos anciens qui, certes, nous valaient bien, il faut la retenir entierement. Mais il pourrait aussi signifier : « J'ai pris mes petites habi– tudes et, si je devais les modifier, je me verrais contraint de fournir un nouvel effort. Qu'on me laisse done tranquille ! » Dans ce sens, paresseux, il est a rejeter impitoyablement. La loi de tout progres, en effet, c'est l'effort. « Tantum profi– cies quantum tibi vim intuleris », dit l'lmitation (1, ch. xxv, 11 ). Pour s'élever corporellement il faut consentir la succes– sion d'efforts que représentent les degrés d'un escalier. En palier on ne souffle plus, mais on ne monte plus. Le progres intellectuel et le progres moral suivent la meme loi. Au reste, si le Seigneur nous a donné des énergies c'est précisément pour qu'elles affrontent l'effort. Mais prenons garde aussi aux qualités que doit avoir cet affrontement. 11 doit etre immédiat. Renvoyer a plus tard n'est ni honnete ni loyal. Pas honnete, car pour se libérer du devoir présent on hypotheque !'avenir qui ne nous appartient pas. Pas loyal non plus, car c'est se bercer de l'illusion grossiere que si l'on est trop paresseux présentement pour fournir l'effort demandé, quand on aura encore aggravé cette paresse d'une nouvelle capi– tulation on sera devenu courageux ! 11 doit etre discret. N'effai;ons-nous pas le prix des objets dont nous faisons cadeau? Nous ne voudrions pas que l'Aimé sache ce qu'il nous en coute. Jésus n'a pas reproché aux Phari– siens de faire l'effort de jeuner, mais d'en paraitre en public avec des mines de careme. S'efforcer, oui, mais sans se plaindre ni se faire plaindre. Enfin, il doit s'efforcer d'etre joyeux. Tout comme les hom– mes Dieu apprécie ce qu'on lui donne de bon creur. C. - Pour un progres constant. C'est précisément parce que nous ne sommes pas et que nous ne serons· jamais parfaits, 50

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz