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seulement a la vie éternelle, pourquoi vouer la pauvreté ?... II n'a jamais été défendu de garder une fortune supposée bien aequise. Pourquoi vouer la ehasteté ? Le mariage n'est pas un péehé, mais un saerement ! Pourquoi vouer l'obéissanee? II n'a jamais été défendu, non plus, de vouloir garder l'initia– tive (ou au moins l'illusion de posséder l'initiative) de sa eon– duite, si on se soumet aux normes générales qui régissent tous les ehrétiens. Ah ! si l'on tend a la perfeetion, les choses ehangent ! Et nous pourrons voir comment ehaque vceu en partieulier est admirablement ordonné a servir Ul} tel dessein. Mais consta– tons déja que, prise généralement, la pratique d'un conseil comme tel tend, d'elle-meme, a une plus grande pureté d'amour, done a une plus grande perfection que la pratique d'un eom– mandement. Celle-ei, en effet, ne laisse d'autre ehoix que l'obéissance ou la révolte avee toutes ses eonséquenees de rup– ture avec Dieu devant lesquelles meme un amour fort tiede peut reeuler. Tandis que lorsqu'il s'agit d'un simple eonseil l'option se présente de fa~on bien différente. Elle ne pourra relever que de la confianee et de la générosité. De plus, l'obser– vanee d'un commandement est inséparable de la eonsidération de la récompense s'il est observé, puisque ce sera besogne en serviee eommandé, ou de la sanetion s'il est transgressé, car les droits du Maitre auront été violés. Ces pressions sur la volonté n'enlevent certes pas tout amour de notre acquiesce– ment, puisque Jésus a dit : « Si vous m'aimez gardez mes eommandements )J, mais elles ne laissent pas a l'áme autant de spontanéité dans le don d'elle-meme que le simple eonseil. Celui-ei deviendra done tout naturellement la norme de la tendanee a la perfeetion. De ces eonsidérations préliminaires découlent déja quelques eonséquences pratiques. La premiere est le devoir, pour le religieux, de s'interroger loyalement : Veux-tu tendre a la perfeetion ? Tout ce qui eonstitue et constituera spécifiquement ta nouvelle forme de vie ne peut avoir d'autre sens. Tu ne saurais done vouloir l'embras– ser ni la retenir si tu ne voulais pas sineerement tendre a la perfeetion. Et iei se situe la parole étonnante de saint Alphonse 47

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