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tenu de nos possibilités et de nos impuissances, tant corporelles que spirituelles. Et nous en tenir a notre vocation. Car les vocations, non seu– lement sont multiples, mais elles sont toutes personnelles « no• mina vestra scripta sunt in ccelis » (Luc, x, 20) et originales. Le bon Dieu ne travaille pas en série. Au parterre aucune fleur n'est la copie de sa voisine et une étoile differe de toute autre étoile en clarté (I Cor., xv, 41). A plus forte raison aucun saint ne doit etre la copie d'un autre. Le travail en série s'explique par l'étroitesse des ressources du génie humain si vite épuisées, qu'il ne reste bientot plus a l'inventeur qu'a se copier lui-meme. Mais le génie de Dieu ne s'épuisera jamais, pas plus dans l'ordre surnaturel que naturel. « Dans l'abondan– ce de sa science, le Seigneur les a distingués et il a diversifié leurs voies » (Eccl., xxxm, 11). Cette originalité n'exclut pas, d'ailleurs, les ressemblances qui permettent de grouper les vocations en familles spirituel– les. Ainsi notre originalité corporelle n'exclut pas notre res– semblance avec nos freres et nos sceurs selon la chair, laquelle peut parfaitement permettre de reconnaitre de quelle famille nous sommes. Pour nouer, en effet, des liens plus étroits de charité entre les hommes, Dieu a voulu que non seulement la vie corporelle provienne pour plusieurs de la meme source, leur donnant un « air de famille », mais qu'aussi les graces de la vocation dérivent jusqu'aux ames par le canal d'une meme paternité ou d'une maternité spirituelle créant ainsi, en ce domaine comme dans l'autre, des airs de ressemblance,. et des familles de vocations. Mais si l'originalité de notre vocation loin d'exclure con– sacre nos liens de parenté spirituelle, elle nous interdit d'abord une sottise : le copiage ! ensuite une attitude vicieu– se : la jalousie ! On ne doit pas copier d'homme a homme, celui-ci serait-il le plus manifestement saint. Dans les débuts de l'Ordre francis– cain frere J ean le Simple croyait devoir copier saint Fram;;ois. Or ce n'était pas la sainteté de son Pere qu'il devait réaliser mais la sienne. 40

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