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La paresse de notre volonté, elle, m'est apparue a la lumiere de la réponse d'une pénitente. On voit toujours plus clair a propos des autres. Comme je lui expliquais que les diffi.cultés qu'elle rencontrait a faire la volonté de Dieu ne lui étaient suscitées par le Seigneur que parce qu'il l'aimait bien, elle me répondit : « Je préférerais qu'il m'aime moins ! >> Alors, fai– sant retour sur moi-meme, je pensais qu'au fond il m'était arrivé plus d'une fois de ne pas etre éloigné de cette fa-,on de voir, et que, sur ce point, nous risquions fort d'etre aussi betes l'un que l 'autre !... Notre volonté est le moteur de notre vie, mais un moteur qui se récuse facilement devant les cotes. Reine de notre conduite, notre volonté perpétue ainsi la dynastie, non-inscrite dans l'histoire, des reines fainéantes. Une défiance de Dieu. Car il n'y en a qu'un en qui nous ayons naturellement confi.ance : c'est nous. Aussi, nous laisser mener en tout et de toutes manieres par Dieu, nous parait, reconnaissons-le avec franchise, une imprudence, fruit d'un zele inconsidéré. « Savoir ce que le Seigneur ferait de ma vie si je Le laissais disposer librement de tout ?... » De •belles décla– rations, oui, sans doute, je n'en serai pas avare a son égard, mais je croirai rester raisonnable en me réservant de surveiller ses exigences et de mesurer mes concessions. Ne dois-je pas tout de meme me ménager une vie supportable ?•.• Comme si la sagesse de Dieu ne tenait compte que du « pou~ voir » brut ! si on peut ainsi parler. Comme si elle pouvait négliger les proportions, l'harmonie, et disons le mot, la « sua– vité » morale dont notre ame, dans l'accomplissement meme de son devoir, a besoin ! N'est-ce pas pour nous rassurer devant cette crainte instinctive que Notre-Seigneur a dit en nous invi– tant a nous mettre franchement a sa suite que son joug c·st << suave » et son fardeau « léger ». En confirmation de cette parole, nous avons l'exemple de la vie des saints, qui, dans la mesure oit elle. a été confi.ante et généreuse envers Dieu, a été une vie épanouie et chantante. Voyez saint Fran-,ois d'Assise ! Malgré tout, nous avons de la peine a nous y : 6.er !... Au fond, nous n'arrivons pas a croire que Dieu puisse etre aussi bon pour nous que nous le sommes pour nous-memes. Et pourtant 32
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