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Ces écarts peuvent etre, d'ailleurs, soit une perversion, soit des gaspillages conscients de notre vie. A. - Une perversion ! N'est-ce pas cela le renverseme,i.t volontaire du plan providentiel, la marche délihérément a contre-sens de la volonté de Dieu ? Car cette marche au rebours de notre destin nous ne pouvons l'effectuer qu'avec les ressources vitales que Dieu nous donne pour servir ce destin meme, pour réaliser la croissance continuelle de sa vie en nous. Or c'est a tuer cette vie divine en nous, ou a nous y rendre encore plus réfractaires, que nous les employons. Encore une fois, si ce n'est pas la la perversion essentielle de la vie, ou la trouvera-t-on ? Les dons de Dieu contre Dieu. La vie humaine contre la vie divine ? Trahison des choses pour trahir Dieu en se trahissant soi-meme ! Refus d'etre aimé par Dieu autant qu'l1 le veut. Vie divine? Non ! Vie humaine et méme sous• humaine si c'est plus facile ! Refus de réaliser notre vie par Lui, vers Luí, en Lui ! On en usurpe le domaine. On en rejette la fin, on prétend s'en procurer a soi-meme le bonheur ! Mais, convient-il d'évoquer devant des religieux l'éventualité de pareilles miseres ? Certes ! Car l'Ecriture l'évoque pour tout le monde ! « Qui existimat se stare videat ne cadat >J dit l'Apotre (I Cor., x, 12) sans supposer d'exception. Et c'est sans sourciller que Fran– i;ois d'Assise a fait du péché mortel l'ohjet du VIIº chapitre de la Regle de ses Freres Mineurs. 11 n'a pas eu, le moins du monde, le sentiment qu'ainsi il les diffamait : « Si quelques freres ... comrnettent de ces péchés mortels... >i. (:a, au moins, c'est clair ! D'ailleurs, sans la méditation du péché mortel, le religieux ne peut pas prendre suffisamment conscience de ce qu'il doit a sa vocation, ni de ce qu'elle luí demande. 11 lui doit son état de grace habituel. Que serait-il devenu ne valant pas plus cher que les autres, si le Seigneur l'avait laissé dans le siecle ? Certes ! nous sommes bien prompts a nous plaindre des mesquineries rencontrées en vie religieuse. Avons-nous autant conscience de l'inestimab]e bienfait qui nous y est assuré ? 29