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la couler douce » tandis que se fatiguaient tant de nigauds qui n 'en récolteront que la critique et parfois meme le hlame. Ces béats « débrouillards » savent intervenir a temps avec leur sourire facilement conservé pour tirer a eux tous les pro– :fits. Certes, quand j'écris « profits », je traduis leur maniere de voir et non pas, bien sur, la réalité. Car une pareille atti– tude est une ruine morale pour leurs ames. Elle les met en véritable faillite, quelles que soient, d'ailleurs, les apparences. En vain se rassureraient-elles, ces bonnes ames, par de falla– cieuses pratiques de piété. Celles-ci risqueraient fort de ne pas valoir grand-chose aux yeux de Dieu et de n'ahoutir qu'a voi– ler aux intéressés ce qu'aura de désagréable, pour eux, le réveil dans l'au-dela. CONCLUONS Personne n'a lieu d'etre fier en approfondissant la connais– sance de lui-meme. Qu'on se garde cependant d'y trouver motif a découragement. Dieu seul est perfection ! A nous il n'est demandé que l'effort qui conditionne le mérite, non la réus– site et il nous faut tenir compte d'une disposition providen– tielle qu'on appellerait volontiers ruse divine, si l'on était sur de parler assez respectueusement. Le bon Dieu, en e:ffet, a voulu que ce qui constitue la véritable réussite de notre vie : la charité et ses accroissements, ne tombe en aucune maniere sous le controle ni de nos sens, ni de notre raison. Ainsi l'Ecri– ture a-t-elle pu dire que nul ne sait s'il est digne d'amour ou de haine (Eccl., IX, 7). C'est prudence. Nous serions si enclins a nous glorifier du résultat acquis et a nous reposer sur nos lauriers. Par contre nos fautes, nos travers, nos vices, sont parfaitement visibles dans les manifestations de notre nature. Mais n 'en oublions pas la richesse et les splendeurs que le bon Dieu dissimule derriere cet écran de miseres, pour nous faire la joie de sa révélation quand nous arriverons dans sa mai– son. Un tel procédé me fait irrésistihlement penser au texte du psaume XLIV : « Omnis gloria ejus filire Regis ah intus, in finihriis aureis circumamicta varietatihus » (Deuxieme psau– me des Matines de la Iv" férie). Telle la fiancée orientale con- 221

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