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La malice de méchanceté, plus communément appelée malice tout court, est une disposition vicieuse qui fait trouver du plaisir dans la souffrance, le dommage d'autrui. Malveillance formelle ?... Pas forcément ! ces tempéraments ne souhaitent pas précisément le mal comme tel, mais ils sont gourmands du plaisir que leur cause sa constatation. La manie, par exem– ple, de lancer des épigrammes et de se réjouir surtout si le trait a été bien aiguisé, s'il a frappé en plein dans le vif, fait qu'on s'y exerce méme sur des gens pour qui on a estime et amitié. C'est la réaction désagréable du prochain qui est un spectacle-friandise pour ces sortes de personnes. Et on peut se demander si l'organisation des courses de taureaux ou de combats de coqs ne releve pas, en partie, de cette mentalité. Plus encore peut-étre la boxe et le catch. Mais évidemment, les coups ne se portent pas tous avec des banderilles ou avec les poings. Les mots d'esprit font aussi fleche et l'on peut, tout aussi bien, de la sorte, constater qu'on a bien ce piqué » autrui. En savourer le plaisir est done le travers que dénonce ce para– graphe et qui cause, dans certaines conduites humaines, la plupart de leurs écarts moraux. La malice de jalousie n'a pas besoin d'étre longuement décrite. On s'accorde pour la reconnaitre, généralement, dans le fond naturel du sexe féminin. Mais, sur ce point, il est des hommes qui sont femmes et que la réussite d'un émule vexe au point de leur faire dire ou faire toutes sortes de sottises, machiner méme de véritables injustices, insinuer de véritables calomnies, tout comme ses échecs les amenent a afficher un contentement susceptible de prendre toutes les formes de la provocation. Pourquoi en dire davantage ? Enfin, la malice de la paresse. Celle-la est sans doute plus inattendue. Que la paresse puisse cacher un manque d'énergie, un manque de zele et de charité, on le pense tout de suite ; mais de la malice ? Et c'est pourtant exact. 11 y a des fa~ons de s'abstenir, d'esquiver, d'étre absent au bon moment, calcu– lées savamment pour que les corvées pendantes tombent sur les autres ! Ah ! quel délice c'est, pour ceux qui ont le tempé– rament qui nous occupe, de pouvoir constater que, malgré l'abondance et l'urgence des taches comnmnes, ils ont su ce se 220

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