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volupté des sensations les plus diverses, et dont les plus inof– fensives sont les voluptés artistiques et poétiques. Mais aucun de ces appétits ne peut etre garantí inoffensif, aucun dont on puisse assurer qu'il ne nous emportera pas au-dela du permis, qu'il ne nous fera pas transgresser quelqu'un de nos devoirs. L'ame qui s'en reconnaít possédée fera bien de le surveiller, car il deviendrait facilement, chez elle, la principale source des infidélités et des fautes. D'un autre genre est la convoitise de curiosité. Ce travers aussi, n'est pas si rare qu'on ne l'ait remarqué chez plus d'une personne. Ce sont celles dont on dit vulgairement qu'elles se melent toujours de ce qui ne les regarde pas. Sans aller jus– qu'a écouter aux portes ou a inspecter l'écriture et l'origine des lettres, adressées a autrui, hypotheses, pourtant, pas tout a fait chimériques, on peut avoir l'oreille excessivement attentive au moindre coup de sonnette, et tout aussi rapide le coup d'reil vers quiconque entre ou sort, cause ou s'affaire. Le fil spécial qui relie ces personnes a la source de toutes les nouvelles peut etre difficile a préciser, mais son fonctionnement est continuel, ne laissant pas perdre le moindre potin. Tout savoir, tout sui– vre, discuter ou papoter de tout... des ames toutes au dehors et a tout le dehors. C'est ce qui les désole et les ruine. Enfin, la convoitise de vanité. Traduisons par l'expression familiere : « le hesoin de se faire remarquer >>. Ni voluptueu– ses, ni précisément indiscretes, les ames affligées de ce travers out un hesoin insatiable de se mettre en avant, d'apparaítre, d'émerger ou simplement de fixer l'intéret. Beaux gestes, écla– tants services, mais aussi extravagances, tout leur est bon pour ohtenir qu'on s'occupe d'elles. Le regard des hommes est leur tyran. Elles en perdent toute liberté de réflexion aussi bien que d'action. Leur pensée en est aussi ravagée que leur dévoue– ment. Et, d'ordinaire, il suffirait qu'elles s'émancipent de cette tyrannie pour devenir, ce qu'elle ne sont pas, de riches ames. C. - Troisieme et derniere cause principale des miseres spirituelles : la malice. II y a une malice de méchanceté, une autre de jalousie et une... mais oui ! de paresse ! Vous allez en convenir. 219

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