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tant, que nous devions avancer avec plus de modestie et de circonspection, a cause des influences subjectives habituelles que nous subissons a notre insu. Nous avons été marqués par notre milieu, notre éducation, notre pays, notre époque, sans parler de bien d'autres facteurs qui sont intervenus pour mode– ler la physionomie morale de nos dispositions habituelles. Prétendre voir clair, ou du moins plus clair, y retenir ce qui est exact, objectif, et répudier le reste n'est pas une petite besogne. Le moi habituel est plus vaste encore et plus diffi– cilement pénétrable que le moi actuel. 111 COMMENT ESSAYER DE VAINCRE CES DIFFICULTÉS? Ce n'est pas une raison pour jeter le manche apres la cognée. Ici, encore, nous ne sommes pas tenus de réussir, mais nous sommes tenus de nous efforcer. Trois mots que j'emprunte au « De perfectione vitre ad sorores » de saint Bonaventure, ainsi qu'un peu de commen– taire qui les accompagnait, m'ont donné a penser que les moyens pour essayer de se connaitre peuvent se ramener a trois, répondant aux trois mots en question : « discutiat, examinet, inspiciat ». Expliquons-nous-en hrievement. « Discutiat ». Se laisser discuter, écouter attentivement la dite discussion, a son défaut se discuter soi-meme, n'est-ce pas déja la un premier et fameux moyen de se mieux connaitre ? L'amour-propre ne le supporte guere, mais l'amour-propre est a l'origine d'un si grand nombre de nos hetises ! Plus d'une fois, nous est offert gratuitement le service de nous ouvrir les yeux sur nous-meme et nous le repoussons sottement ! Je veux bien convenir que la plupart du temps, quand on nous assene de cruelles vérités en pleine figure, on le fait sous le coup• d'une passion, généralement de la colere. N ous devons done, en retenir les expressions comme exagérées car la passion ne· sait pas tenir le juste milieu et exagere toujours. Mais se ras– surer en se disant que la colere n'a fait dire a notre interpel- 215

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