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cette imperfection de conscience que nous avons de nos actes eu::x-mémes. N'avons-nous jamais entendu dire, ne nous a-t-on jamais dit : « Mais, prenez garde a ce que vous faites ! Mais prenez garde a ce que vous dites ! » Cela suppose que si nous nous regardions avec les yeux des autres, nous agirions autre– ment que nous ne le faisons. Et il ne faudrait pas croire que ces réflexions nous sont faites aussi souvent qu'elles mérite– raient de l'étre. N'en doutons pas : il y a une part d'incon– science, done de non-connaissance de nous-méme!I, dans nos propres actes. La chose apparaitra plus encore manifeste si on recueille le rapport du méme fait, de deux bouches différentes, meme lorsqu'il s'agit de rapporteurs dont la sincérité, la bonne foi ne peuvent étre suspectées. Surtout s'il s'agit d'un heurt matériel coincidant avec un conflit de sentiments. L'un dira : « Je voulais passer, il m'a brusquement barré la route ». L'au– tre répondra : « Jamais de la vie ! Je traversais tranquille– ment et il s'est jeté sur moi ! » Nos sentiments colorent nos actes, impriment une signification a nos attitudes, sans que nous nous en rendions tellement compte, et parfois meme alors que nous ne nous en rendons pas compte du tout. Que sera-ce lorsqu'il s'agira de préciser non seulement ce que nous avons fait, mais quelles sont nos dispositions a faire ·~ Qui done peut se vanter de dire quelle physionomie ont ses inclinations habituelles ? Ne trouvons-nous pas tou,iours normal ce qui est dans le sens de notre tempérament ? Je me souviens d'un camarade de bureau qui était d\me lenteur si exaspérante qu'il finissait toujours par déchainer quelqu'un contre lui. Alors, il apparaissait tout scandalisé et avec bonne foi. Pour se remettre, il n'était pas rare qu'on l'entende grom– meler : « Ce sont tous des énervés ! Heureusement que j'ai, a París, mon frere qui est encore plus calme que moi ! » Mais si nous ne nous rendons que difficilement compte de nos inclinations hahituelles de tempérament, nous ne sommcs, souvent, pas heaucoup plus clairvoyants sur les dispositions qni résultent en nous des antipathies ou des sympathies acquises. 11 n'est pas de prétention que nous trouvions plus flatteuse que celle de l'équité et de l'impartialité, et il n'en est pas, pour- 214

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