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rien rabattu de ces affirmations, II les a meme renforcées en parlant de la poutre qui est dans notre reil et qui ne nous gene pas, alors que nous nous découvrons pleins de sollici– tude compatissante pour l'reil du voisin afHigé d'une paille. Et pourtant comment combler nos lacunes sans confronter la réalisation a l'idéal ! Comment confronter cette réalisation sans arriver a en avoir au moins une certaine conscience ? Nous devons done tous reprendre la priere de l'aveugle de Jéricho : « Domine ut videam » (Luc, xvm, 41). Ainsi -sup– pliait saint Augustin : « Noverim te, noverim me ! » Parole qui trouvait un écho dans la bouche de Fran~ois d'Assise dont une oraison nocturne se passait, tout entiere, a dire : « Sei– gneur que je Vous connaisse, et que je me connaisse ! » Formé a cette école, saint Bonaventure demandera aux Claris– ses, dans son « De perfectione vitre ad sorores » de commencer leur travail de perfection par une descente au fond d'elles– memes : « a seipsa incipiat ». 11 D'OU VIENT LA DIFFICULTÉ? Les difficultés a se connaitre sont aussi bien d'ordre ohjec– tif que d'ordre suhjectif. A. - Subjectivement, en ellet, nous sommes, non seule– ment des distraits, mais des gourmands de la distraction. Les industriels forains, les entr.epreneurs de spectacles font fortune grace a ce travers de l'humanité. On paye volontiers pour se distraire. On le fait beaucoup moins volontiers pour réfléchir et si quelqu'un ouvrait boutique de réflexion je crois qu'il ne ferait pas, comme on dit, des allaires d'or. Nous sommes aussi, foncierement, des paresseux spirituels, ced expliquant d'ailleurs un peu cela. Nous laisser amuser par les récits, les nouvelles, les images, l'imprévu, nous est agréable, mais nous mettre au travail de la réfiexion, de !'examen, du controle, oh ! que cela nous coute ! S'il en était autrement Jérémie n'aurait pas pu dire que « si la terre 212