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intimes. Au contraire ! C'est en bannissant la vulgarité, le laisser-aller, l'irrespect, qu'on a des chances de faire progresser une intimité véritable. La courtoisie doit en etre, partout et toujours, la regle, car la courtoisie ne creuse aucun fossé mais– oblige seulement les hommes a ne se rechercher et a ne se rencontrer que par leurs sommets. Or, il est bien évident que la perfection se procure par en haut et non par en has. Fram;ois d'Assise qui fut toujours si délicieusement simple n'a jamais admis la vulgarité des rapports. Ses freres, tout comme lui-meme, devaient etre des chevaliers, des membres de la noblesse du Christ. 11s devaient, en toutes circonstances, se montrer d'abord courtois. Qu'on se rappelle de quelle fai;on il interpella le fer rouge dont le médecin avait voulu qu'il füt cautérisé, du dessus de l'oreille jusqu'a l'arcade sourciliere, sous prétexte de soulager ainsi les maux d'yeux dont souffrait le Séraphique : << Frere le feu, dit Frani;ois, j'ai toujours été courtois avec toi, sois, a ton tour, courtois avec moi ! » Jusque-la la courtoisie !... Et nous nous permettrions de répondre de fai;on cavaliere a ceux qui nous disent la « volonté de Dieu », aux supérieurs ? Nous nous permettrions d'en faire, suivant l'expression de la vulgarité aujourd'hui courante, de simples « copains » a qui l'on dit avec des bourrades dans le dos: << Espece de vieux... » ? ce Vous devriez vous souvenir que chez nous, les supérieurs ne doivent etre que des Peres ! JJ disait un jour un jeune religieux, au parler haut, a son Gardien, qui était, luí, chargé d'années et de mérites. << C'est vrai, répondit calmement ce dernier. Je vous remercie de m'en faire souvenir. Mais je dois ajouter que si j'avais parlé sur ce ton a mon propre pere, j'en aurais rei;u une paire de gifles. » Comment une obéissance apparaitrait-elle encore filiale si elle a cessé d'etre respectueuse ? d) Mais il faut aller, bien. sur, au dela du respect que l'on doit accorder meme aux étrangers. C'est par les mille formes de sa délicatesse que se traduira, aux yeux de tous, la perfec– tion filiale d'une obéissance. 206