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perspective de certains ordres pousse, en effet, la nature a cher– cher a les esquiver. Ainsi arrive-t-il que, faute de eran, des patients désertent la chaise du dentiste quand ils entendent s'approcher le crissemerit de la fraise. La pensée d'avoir recours a de malheureuses habiletés qui feront que l'ordre ne pourra nous atteindre, ou tombera sur le voisin, ne sera que trop facile a concevoir. S'y refuser, rester paisiblement a sa place quand on voit qu'on va y etre désagréablement saisi, demande une force d'ame qui ne peut venir que du bon Dieu. II n'en faut pas moins pour s'interdire toute manreuvre, toute démarche qui pourrait aboutir a ce que l'obéissance ne nous impose, en fin de compte, que ce a quoi notre nature aspirait, ou au moins ce qu'elle ne répugne pas a accepter. Ils ne sont pas tellement difficiles a prendre, les détours: procédés divers, intervention de confreres obligeants ou de séculiers, qui améneraient le supérieur a nous demander d'accomplir notre plus cher désir, ou lui feraient modi:6.er tellement son ordre que la volonté propre du religieux n'aurait pratiquement plus a se renoncer. Alors. il ne suffirait pas de répondre, méme en joignant les mains : « Comme vous voudrez ! Je suis fils d'obéissance ! » pour etre assuré de véritablement la prati– quer. Et _qu'on saisisse bien que les habiletés pour réintroduire ainsi notre volonté propre sous le couvert de l'ohéissance ne sont jamais que des láchetés. Tout comme ces exégeses de la lettre qui tirent tellement sur la maille du texte que notre volonté y passe intacte. « Que tous aillent travailler au jar– din ! ii L'ordre s'adresse a un groupe d'étudiants dont l'un est en train de faire de l'aquarelle. Un peu plus tard, le supérieur s'en va contróler comment il a été obéi et retrouve son peintre amateur toujours occupé a son aquarelle. « .J'ai dit que tout le monde devait travailler au jardin ! J> « 0ui, j'ai entendu. Mais j'y suis. C'est bien au jardin que je travaille ! >J Ou, au contraire, on pourrait « urger J> les termes d'un ordre pour que le supérieur soit amené a s'en repentir. « Ne faites pas ainsi un feu tout rouge », dit un jour un supérieur au frere chargé d'entretenir le feu dans la salle ou les religieux devaient faire oraison. <t Vous forcez tout le monde a dormir ! 11 faut en faire, certes, mais discretement, pour qu'on en 198