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franchir un espace sombre de couloir, méme quand elles ont les plus formelles assurances qu'elles n'ont rien a redouter. Leur raison, en effet, devient impuissante, devant l'appréhen• sion qui bloque leur mouvement. Ainsi quand la volonté est incapable de surmonter l'émoti– vité, elle se ce braque ». Au reste, s'il ne fallait pas une force habituelle et une force surnaturelle pour obéir, l'obéissance ne serait pas une vertu. La vertu morale, en effet, nous l'avons déja établi, est une force habituelle surnaturelle, infosée a la volonté humaine, pour lui permettre de poser certains actes auxquels sa force naturelle ne serait pas proportionnée. 11 IL EN FAUT PLUS QUE POUR ETRE CHASTE Car la force surnaturelle comporte elle-méme des degrés. Elle est toujours en rapport avec l'objet a atteindre mais celui– ci peut étre plus ou moins élevé, son accession plus ou moins difficile. Or, quand il s'agit d'obéir la dif.6.culté est une des plus grandes que puisse rencontrer une volonté humaine, plus grande, en tout cas, que dans la pratique de la chasteté. De quoi s'agit-il, en effet, pour étre chaste ? Il s'agit de soumettre aux exigences de l'amour de Dieu l'appétit sensible. Mais cet appétit est naturellement inférieur a la volonté qui est l'appétit rationnel. Situé dans le corporel, dans le matériel, il se trouve dans une position normalement inférieure aux forces de l'esprit. Sans doute la rébellion des sens qui suivit la perte du don d'intégrité rend néanmoins sa domination pratiquement impossible d'une fa<,¡on soutenue et pour un motif qui ne soit pas vicieux, comme serait celui de l'orgueil. Aussi une vertu surnaturelle est-elle indispensable, comme nous l'avons dit, pour étre chaste. Mais quand il s'agit d'obéir, la volonté doit se dépasser elle-méme, elle doit accepter de faire ahdiquer son appétition rationnelle, conséquence logique de la vue de notre esprit, spi• 196

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