BCCCAP00000000000000000001358

diques et faisant une prescription qui peut etre incluse dans le sens de la Regle vouée. II commettrait done une erreur énorme le jeune religieux qui prétendrait : ce Que si l'on disait aux sujets les raisons pour lesquelles on leur commande, ils obéiraient beaucoup mieux ». Non ! Ils n'en obéiraient plus religieusement, car si c'est parce que j'ai constaté que tel motif est raisonnable, tel calcul bien pesé, etc.•. que j'obéis, je me rends a mon jugement per– sonnel qui, ayant apprécié qu'une chose est bonne, me pousse naturellement mais pas surna.turellement, a l'accomplir. Je ne parle d'ailleurs que de la décision qui fait obéir. 11 peut en effet, arriver que pour mieux éclairer l'exécution d'un travail les supérieurs jugent utile de révéler les raisons qui l'ont fait commander. Mais, encore une fois, la décision d'obéir, en religion, ne peut avoir qu'un seul motif, et ce motif est, non le jugement, non la clairvoyance du supérieur, mais seu– lement la volonté de Dieu se manifestant authentiquement par ce supérieur. B. - Si les considérations d'ordre rationnel doivent etre écartées de la décision d'obéir, celles de la prudence pure• ment naturelle ne peuvent pas davantage intervenir. Sans doute, le supérieur peut ne pas etre informé de tout, et si l'on croit avoir de bonnes raisons de penser qu'il ignore les inconvénients qui peuvent résulter pour notre santé, et a plus forte raison, pour notre ame, d'une disposition qu'il a prise, la simplicité filiale exige de nous que nous le mettions au courant, meme si cette démarche a des chances (et elle en aura souvent) d'etre superflue. Mais ceci fait, il ne reste plus aucune objection a exécuter l'ordre re~u. Si saint Joseph avait voulu énumérer les objections que la prudence humaine pou– vait élever contre sa fuite en Egypte, improvisée, sans moyen de transport, avec un jeune enfant sur les bras, dans l'igno• rance de l'itinéraire, vers un pays inconnu dont il ne savait pas la langue, l'Enfant Jésus n'eiit pas échappé aux sbires d'Hérode. Mais J oseph était surnaturellement obéissant. Du 192