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la :flagellation, qu'il valait mieux lever de terre une paille par obéissance que de se donner la discipline jusqu'au sang par propre volonté ? Les autres, hélas ! négligerent cette sauve– garde. Et pour se rendre compte de leur tort, il suf:6.t de réHéchir a ceci : Dieu ne peut demander que de bonnes cho– ses, puisqu'l1 est la Bonté et la Sainteté infinies. Mais 11 ne demande pas n'importe quelle bonne chose a n'importe qui. Une peche est une bonne chose. 11 ne la veut pas d'un p:runier. De celui-ci, il ne veut que des prunes. 11 est ohéi par les plan– tes qui ne peuvent se soustraire a sa volonté, ni, par consé– quent, a leur vocation. Peut-il admettre de ne pas l'etre par les hommes sous le prétexte qu'l1 les a laissés libres d'acquies– cer ? Cette liberté n'est-elle pas uniquement pour la sainteté ? Oh ! comhien d'égarés ne rencontre-t-on pas, ohstinés sur ce sophisme : ce C'est une bonne chose, pourquoi ne me per– met-on pas de la faire ? » Est-ce la honne chose que le Sei– gneur, par vocation, t'appelle a réaliser ? Une semhlahle obstination avait le don d'exaspérer Fram,ois d'Assise. On se souvient du frere qui ne cessait de grogner par– ce qu'il voulait un bréviaire : ce 11 me faut un bréviaire... tant que je n'aurai pas de bréviaire... etc. » ce Viens ici, lui dit le Saint. Et faisant agenouiller cet éternel ronchonneur devant l'atre, il puisa entre les chenets de la cendre a pleines mains. Puis, avec cette cendre, il frotta énergiquement la tete du frere en disant : ce Tiens ! le voila ton bréviaire !... » Et pour– tant, un bréviaire, en soi, est une bonne chose ! Done les bonnes choses, elles-memes, peuvent égarer. Seule l'obéissance est incompatible avec l'égarement de celui qui la pratique. Meme dans le cas ou le supérieur se tromperait - et dans ce cas il porterait ses responsabilités devant Dieu - s'il parle dans le domaine légitime de ses attributions, on est sur d'etre en présence de la volonté divine nous concemant : ce Qui vous écoute m'écoute » (Luc, x, 16). Ni l'erreur des chefs, ni leurs péchés ne peuvent surprendre le bon Dieu ni l'empecher, le moins du monde, de manifester a chaque homme de bonne volonté, avec certitude, ce qu'il attend de lui. Aussi saint Augustin a-t-il pu écrire en parlant de la conduite humaine 182