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sible dans la Trinité Sainte, les Trois Personnes divines n'ayant qu'une volonté commune, alors que l'obéissance exige la sou– mission d'une volonté a une autre volonté. Le Fils s'est done incarné pour avoir une deuxieme volonté libre, laquelle étant une faculté de l'ame humaine et cette ame ne pouvant etre assumée sans le corps dont elle devait etre la forme substan– tielle, c'est une nature humaine complete qu'il lui a fallu pren– dre. Ainsi fot-il pourvu, sans passe-droit ni subterfuge, d'une deuxieme volonté qui était bien la sienne, comme homme, et il put la soumettre, en perfection, a la volonté divine, rame– nant la parfaite obéissance sur la terre. C'est ainsi que le genre humain fot « récapitulé », comme le disent si justement les Peres de l'Eglise. La premiere tete qui lui avait été donnée pour le conduire dans la voie de son destin, laquelle ne peut etre que la voie de l'obéissance a Dieu, était sa tete naturelle : Adam. Mais elle a prévariqué. Le genre humain en a done été moralement décapité. Il fallait pour le restaurer, lui refaire une tete qui ne pouvait etre, celle-la, que surnaturelle, car on ne peut avoir deux tetes naturelles. Ce nouveau chef sera le nouvel Adam auquel les hommes seront désormais unis, non plus par les liens nécessaires de la nature, mais par leur libre élection et par grace. Ainsi le Christ les rassemblera tous dans un Corps mystique, a condition qu'ils aient bonne volonté. Le genre humain en sera done- restauré car les volontés des hommes, rassemblées dans la volonté hu– maine de J ésus, se trouveront, par le fait de cette solidarité, parfaitement soumises a la volonté divine, puisque ce n'est que pour la soumettre a la volonté divine que le V erhe a voulu assumer une volonté humaine. Par le Christ done, et dans le Christ, le genre humain se trouvera ramené dans la voie de son destin étant ramené dans la voie de l'obéissance. On ne s'étonne plus, quand on a compris cela, que le Messie ait été annoncé comme le « Servus Yahvé » (Is., XL, 11). Le « serviteur » n'est-il pas celui qui a pour fonction d'obéir ? On ne s'étonne plus que Celle qui devait etre le plus étroi– tement associée a la Rédemption n'ait voulu d'autre titre que celui de « servante >>, « ecce ancilla » (Luc, 1, 38). 177 LA VIE RELIGIEUSE 12

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