BCCCAP00000000000000000001358

ébullition les mouches seront sans doute aussi nombreuses dans la cuisine, mais aucune ne se hasardera plus a tremper ses pattes dans le bouillon. Eh bien ! ainsi en va-t-il des ten– tations et de l'áme. On ne peut faire disparaitre les tentations de la terre, vilaines mouches qui tournent toujours autour de nos esprits, mais veillons a ne pas laisser s'attiédir les senti– ments de notre creur. Effon;ons-nous de les maintenir dans la ferveur de l'esprit de sacrifice et si insistantes et déplaisantes que soient ces tentations dans leur continuel harcelement, aucune ne s'avancera jusqu'a mettre son empreinte sur notre conscience. Au reste, avec !'esprit de sacrifice, nous disposons de la plus grande force morale qui soit au monde. C'est peut-etre la plus haute le1,;on que J ésus ait voulu nous donner. Car c'est bien parce qu'Il l'a voulu que les événements de sa vie ont pris la tournure que nous savons. Humainement, elle fut déconcer– tante. Apres trois ans de ministere actif, de prédications lumi– neuses, de miracles éclatants il devait aboutir a n'avoir au pied de sa croix, que trois femmes et un homme que d'aucuns soup1,;onneront peut-etre d'avoir été remorqué par les femmes ! Pouvait-on imaginer échec apparent plus complet !... Aussi J ésus avait-Il senti le besoin de prémunir ses apotres, grands fuyards de la nuit du jeudi au vendredi saint, contre ce sean• dale dont eux-memes étaient acteurs. II leur avait expliqué que toutes les ressources prestigieuses de l'orateur et du thauma– turge, tous les exemples du saint, seraient des forces inadé– quates a déclancher la conversion du monde. Mais une force supérieure était encore a intervenir, et quand il la ferait entrer en action, plus ríen, pas meme la lacheté des apotres, ne lui résisterait : « Ego, si exaltatus fuero a terra omnia traham ad meipsum » (J oan., xu, 32). La voila, la force triomphante : le sacrifice ! Vingt siecles s'inscrivent maintenant pour la démonstration de la vérité de cette parole. 173