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de la créature entre les mains de son Créateur, elle ne saurait se présenter au nom d'un monde pécheur, sous les traits d'une vie florissante et satisfaite d'elle-meme, sous peine de cesser d'etre un hommage et de devenir une insulte a Dieu. « Bien que j'aie tué votre vie en moi, semblerait ainsi dire le genre humain, je ne m'en porte pas plus mal, je n'en suis pas moins épanoui ! » Ce serait de la provocation. Aussi, des le Vieux Testament, les hosties devaient-elles etre préalablement immolées, transformées en « victimes JJ par les lévites, avant que, par les mains des pretres, elles ne devinssent hosties offertes en sacrifice. Ainsi, encore dans le Nouveau Testament, l'Hostie du genre humain, Jésus-Christ, bien qu'elle ait été sans tache, la pureté et la Sainteté memes, n'a pu etre conve– nablement remise, comme telle, entre les mains du Pere : « In manus tuas Domine J> (Luc, xx111, 46) que lorsque son immo– lation eut été, par le soin des bourreaux, consommée : « Con– summatum est JJ (Joan., XIX, 30). Notre sacrifice, a nous, ne pouvant se faire que « par Lui, avec Lui et en Lui >J, l'exigence d'une immolation préalable s'impose autant a notre personne qu'a la sienne. La nature n'est pas disposée a l'admettre. Saint Pierre s'est récrié quand J ésus a annoncé aux Douze que sa Passion devait précéder l'inauguration du Royaume (Math., XVI, 22). Quant aux autres apotres, ils devaient bien partager, alors, la mentalitii de Cé– phas si nous en jugeons par la démarche que J acques et Jean firent faire a leur mere aupres du Maítre, des que celui-ci parla d'instaurer son royaume. « C'est le moment de nous y assurer les meilleures places >> penserent nos bons apotres. Et de pous– ser leur mere, plus habile, parce que femme, en avant. J ésus ne pouvait pas etre dupe. Et, écartant la femme de Zébédée pour découvrir ses fils cachés derriere elle : ce Vous ne savez pas ce que vous demandez », vous n'etes pas a la question, car c'est de toute autre chose qu'il s'agit : ce Potestis bibere cali– cem? >> (1) voila la seule chose dont vous ayez a vous préoccu– per. Quant a la place que vous occuperez, laissez ce soin a mon Pere, Il se charge tout seul de cette justice. Or les apotres (l) « Pouvez-vous hoire mon calice ? » 169